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INDUSTRIE MINERALE.
fa^on plus complete celles qui, jusque-la, avaient seules pu etre exploitees.
C’est ce qui est arrive a Saint-Etienne vers i85o, comme je viens de 1c
tlire.
11 y aura donc a l’avenir, en tous pays, un moindre gaspillage de nos ri-
chesses houilleres 1 . Seulement, on ne peut realiser ce progres que par une
production specifique moindre; ou, en tout cas, on peut tout au plus ad-
mettre que les progres successifs de l’art desmines compenseront la reduc-
tion ainenee, dans la production specifique, par l’approfondissement et
l’extension continus des travaux Souterrains. On est donc ainsi conduit ä
admettre qu’a l’avenir ia production moyenne par homme et par annee ne
depassera cerlainement pas 3<:o lonnes en Angleterre, ni 160 en France
et en Belgique. Si donc, aujourd’hui, pour une production annuelle de
120 millions de tonnes, le personnel ouvrier est de = hoo,ooo \
il devrait etre, vers 1910, de q millions d’hommes pour une production
quintupl^ede 600 millions de tonnes. Ce seul chiffre de 2 millions dou-
vriers mineurs, correspondant a une population reelle de 10 millions
d’ämes, prouvel’impossibilitd d’une pareille production; car n’oublions pas
(|u’il faudrait admettre un d4veloppement parallele de toutes les Industries
et, par suite, un accroissement proportionnel du personnel ouvrier dans
toutes les branches de l’industrie angiaise. Par ces motifs, on arrivera, tot
ou tard, en tous pays,a un maximum de production houillere due ä lana-
ture inerne des choses.
En Angleterre, ce maximum ne me parait pas pouvoir etre superieura
200 millions de tonnes, ni en France, vu la faible »itendue de nos bassins
houillers, bien au-dessus de 3o millions de tonnes.
Si donc l’dpuisement des bassins houillers est inevitable, il ne sera
pourtant pas aussi prochain que certaines personnes ont paru le craindre.
Enadmettant, avec M. Hüll, que le stock houiller soit en Angleterre de
80 milliards de tonnes jusqu’a la profondeur de 1,200 metres, on voit que
l’epuisement des bassins anglais, jusqu’ä ce niveau, ne serait completquau
bout de Ziooans, en partant de la production annuelle de 200 millions; et
cette duree serait un minimum, puisque longtemps encore on sera au-
dessous de ces 200 millions, et que les progres de l’art des mines permet-
tront certainement d’exploiter un jour ä plus de 1,200 metres 3 . On peut
1 Aux Etats-Unis, oü, gräce ä Tabondance
des houilles et la faible profondeur des mines,
on se trouve encore dans cette periode de
mauvaise exploilation ou de gaspillage, on a
pu exptoiter, en 1870, 3^,866,000 lonnes a
l’aide de 96,756 ouvriers, soit 067 tonnes
par homme et par annee.
2 D’apres l’enquete houill^re, ce personnel
etait, dans les mines de bouille anglaises, en
187a, de 613,336 ouvriers pour 1 a3 millions
de tonnes.
3 La possibilite d’extraction a des profon-
deurs de 1,200 ä i,3oo metres est d’autant
plus cerlaine, que, des maintenanl, plusieurs