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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Les mines d’argent de Konsberg, en Norwege, et les platines del’Oural
offrent de nouveau leurs echantillons classiques.
Arretons-nous ä ces details somraaires, qui expriment suffisamment ce
qu’est l’cxposition des mines. Malgre la döcouverte de nouveaux gise-
ments dans le continent americain et en Afrique, la production de l’or
semble rester stationnaire, ou bien les documents nous manquent pour
l’apprecier avec certitude.
L’exploitation et le traitement des metaux usuels, envisagös au point de
vue de la production, sont göneralement en progres. La comparaison des
mcthodes de traitement usitees dans les diverses contröes d’Europe pour
la reduction des minerais de cuivre, de plomb, de zinc, d’antimoine, d’etain,
a etc faite si souvent, qu’il serait sans ulilite de la rcnouveler eneore.
C’est la Prusse et l’empire d’Allemagne qui tiennent la premiere place,
et par l’abondance des produits et par l’art avec lequel ils sont groupes.
Les usines domaniales de Freiberg. Klausthal, Mansfeld et Königshütte y
occupent le premier rang. Viennent ensuite les usines particuliöres de la
Silesie, de la Westphalie et des bords du Rhin. On y voit döja figurer
les specimens de nos depouilles, et bientöt les mines de l’Alsace-Lorraine,
negligöes systömatiquement chez nous, reprendront, a n’en pas douter,
l’importance qu’elles avaient autrefois.
L’Autriche donne egalement lieu a nombre de remarques interessantes :
ses mines, qui semblaient en decadence, s’y sont relevees. Les mines et
les usines domaniales du Tyrol, de la Boheme et de la Hongrie accusent
des progres reels, et prouvent ce que peut la volonte ferme et intelligente
d’un gouvernemcnt qui favorise, en donnant l’exemple, les entreprises
entrainees par son impulsion.
La France ne brille pas dans cette classe; a vrai dire, nous n’y expo-
sons rien ou presque rien; nos collections mineralogiques sont absentes.
II serait injuste cependant de ne pas signaler les epreuves de la Carte geo-
logique, exposöes par le ministere des travaux publics.
La cause de cette abstention cst-ellc due a la rarete de nos gites, a
l’ignorance de l’art des mines, ou au manque de ressources et d’aptitude
qu’on rencontre partout ailleurs? Ces questions ont ete soulevees depuis
longtemps et s’agitent frequemment, sans que la Situation de nos gites
metalliques s’en ressente.
Si hart des mines est dedaignü chez nous, cela ne tient pas a la pau-
vrete de nos mines ni a leur rarete, mais bien plutöt a rindifference de
1’administration et de ceux qui, par leur position, devraient les defendrc,
aux entraves bureaucratiques rju’on a vingt fois signalees sans pouvoir en
obtcnir raison.