MIN ES ET METALLURGIE.
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Les conditions legislatives et les instructions ministerielles qui regissent
l’industrie minerale ne r4pondent plus aujourd’hui aux besoins de l’in-
dustrie miniere; les principes de la loi de 1810, qui out donne toute ga-
rantie a la proprietü des mines, reposent sur des principes economiques
surannes, en contradiction presque toujours avec les exigences de Part,
et qui donnent la plupart du temps lieu ä un arbitraire administratif dü-
plorablc. C’est la la veritable cause de notre inferiorite, et ni la rarete
des mines et leur manque de ricbesse, ni la timidite de notre caractere,
n’y sont pour rien.
Nous disions lout a l’heure que dejä la Prusse s’appliquait a remettre
en evidence les mines d’Alsace-Lorraine. Si le Gouvernement franpais et
^Administration s’inspiraient de nos voisins en matiere de mines, et si Ton
abolissait les prescriptions tracassieres qui arretent et lassent chez nous
les plus rösolus, nul doute que cetle industrie, autrefois florissante, ne
redevienne en quelques annees aussi prospere en France que chez nos
voisins. Ce n’est certes pas l’initiative qui nous manque, car on voit assez
ce que la France sait et peut faire dans les autres branches d’industrie,
quand ses facultas et son activite ne sont point entravdes.
Avant de quitter ce sujet, si nous n’avons pas a parier des mines de
notre pays, il est utile cependant de mentionner, parmi les applicalions
tentües dans les prcparations des combustibles, les plans d’un nouveau
Systeme de fours a coke irnagine par un de nos collegues, M. Pernolet.
Ces fours, que le rencherissement des combustibles rend interessants,
permettraient de recuei11ir tous les produits volatils de la distillation de
la bouille, qui sont ordinairement perdus dans la fabrication du coke mc-
tallique. Ces produits, on le sait, ne se recueillent que dans la fabrica-
tion du gaz d’dclairage, a l’aide d’appareils couleux et ne donnant qu un
coke spongieux et divise, et souvent peu propre aux usages metallurgiques,
ce que M. Pernolet evitc. Reste ;i savoir comment ces fours se compor-
teront en grand dans la pratique.
Dans cel ordre cPidees, c’est--a-dire dans l’utilisation des combustibles
d’un ordre inferieur, il faut citer aussi les dessins du materiel employe :i
l’extraction et a la preparation de la tourbe, irnagine par MM. Besnard et
Bocquet, materiel simple et peu eoüteux, qui fonctionne avec succes a Ma-
reuil-sur-Ourcq, et qui vient d’etre introduit avec non moins d’avantage
a Büscheiden, pres Feldkircben, en Carintbie. Ce n’est pas que le Systeme
de ces messieurs soit entierement nouveau, mais, par une combinaison
heureuse de louchets mecaniques, de malaxeurs singuliercment ameliorüs,
auxqucls s’ajoulc une mouleuse automatique, on arrive a des resultats üco-
nomiqucs qui n’avaient [>as encore ete atteints.
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