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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
(jue par Pemploi cl’une mauvaise charrue. L’Arabe, a Takle de son outil
informe et de son attelage epuise, gratte ä grand’peine une surface de
3o ares par jour; il ne remue de la sorte que 15o metres cubes de terre en
dix heures. Avec Taraire Dombasle, un laboureur actif peut en retourner
facilement 600 dans sa journ^e.
La charrue ä vapeur donne de bien autres resultats : c’est de 8 a
10 hectares de terre quelle permet de labourer a i5 centimetres de pro-
fondeur en dix heures; eile donne le moyen d’executer des defoncements
presque impossibles parle moyen desanimaux. Dans ces conditions, chaque
homme employe a la manceuvre de Tappareil a vapeur fait avec moins
de fatigue Touvrage de vingt piocheurs ou de cinq laboureurs au moins.
De meme, en empruntant un autre exemple, Thomme qui travaille a la
faux mettra six jours a faire la besogue d’un homme conduisant une ma
chine a faucher ou a moissonner.
L’arracheuse de pommes de terre, la faneuse, le räteau a cheval, la
machine a battre, en un mot tous les outils perfectionnes, fournissent
des resultats analogues.
Ainsi, on peut dire que Tintroduction du materiel perfectionne dans
une ferme a pour resultat d’accroitre la puissance productive de Thomme,
et de permettre, avec le memo personnel, d’ex^cuter une quantite d’opera-
tions beaucoup plus grande. La machine reporte sur Tanimal de trait ou
sur le moteur inanime le rüde labeur, les elforts toujours penibles, souvent
dangereux, que doivent faire les moissonneurs, les faucheurs, les bal-
teurs, etc.; eile assigne a Thomme son verkable role, celui de la direc-
tion, celui de l’intclligence; eile permet enfin de mieux nHribuer Tou-
vrier, d’accroitre son bien-etre en donnant la possibilite de lui faire faire
la besogne de deux ou trois hommes et plus dans le meme temps, de
mieux soigner les cultures, gräee a ce gain de force disponible, et de pro-
duire ainsi davantage et plus economiquement. Son adoption est donc a
la fois une ceuvre de progres et une oeuvre d’humanite.
L’agriculture, a-t-on coutume de dire, est arrieree; eile est loin d’avoir
suivi la marche de Tindustrie : celle-ci, en eilet, appelant la Science a
son aide, est parvenue a vainere, aulrement que Tagriculture, les didi-
cultes resultant de Tinsulfisance de la maiu-d’ceuvre et des matieres pre-
mieres, qui entravaient son developpement. Gräee ä son Energie et au
concours de la Science, eile a cree ces merveilleuses machines qui rem-
plissent les galeries de chaque Exposition universelle et causent Tatonne
ment du monde. Legenie de Whilworlh luiafourni ces outils si petits, et
si puissanls cependant, qui permettent de couper et de raboter le fer avec
autant de facilite que le bois. Arkvvright Ta dotee du melier mecanique, ä