100
EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
en les abandonnant ainsi, c’est comnie si nous laissions sans emploi la
force d’une machine a vapeur de 80 millions de chevaux. Le propre
d’une societe bien organisee est d’utiliser toutes les ressources naturelles
qui existent ä sa portee; ia mise en valeur des landes est donc un grand
progres ä realiser.
L’industriel ne se borne pas a agrandir ses usines quand il veiit accroitre
sa production; il cherche encore ä augmenter le rendenient de sa l'abri-
cation, en prenant des machines plus perfectionnees, en installant chez lui
l’outiHage capable, pour une depense donnee, du plus grand elfet utile.
L’agriculture doit suivre la nie me voie et ameliorer son outillage avec tout
autant de soin.
Mais la planle-outil est-elle perfectible ? Est-il dans le pouvoir de l’homnie
de reagir sur son organisme, sur ses aptitudes, au point quelle puisse fa-
briquer une plus grande masse de denrees et donner un efTet utile plus
considerable? Il n’y a aucun doute ä cet egard. Toutes les especes vege
tales n’ont pas la meme faculte d’assimilation; il en est des plantes comme
des animaux : les unes ont un pouvoir considerable, les autres repondent
ä l’outillage d’un etat peu avance. Il y en a qui exigent une grande somme
de cbaleur pour murir et fournir les produits qu’elles fabriquent ; d’autres
en demandent beaucoup raoins pour produire la meine quanlite de mate-
riaux. Les savants ont en quelque Sorte donnö la mesure de la puissance
d’assimilation des especes, par le nombre de degres qu’exige chacune d’elles
pour arriver a maturite. Les chiffres connus presentent des ccarts asscz
considerables; il est probable que ceux-ci durent etre, dans les ägcs passes,
bien plus grands, et que, a l’epoque de la formation des immenses depots de
cbarbon mineral exploites par l’bomme, il y eut des vegetaux doues d’une
puissance d’assimilation du carbone superieure a cellc des plantes de
l’epoque actuelle.
Le cultivateur doit evidemment rechercber en ce cas et introduire dans
sa culture les vegetaux capables de rendre le maxi in um d’elfet utile en
fonction du sol qu’il possede et du climat dont il jouit. C’est lä le but et
l’utilite des recherches de l’acclimatation.
Mais, dans la meine espece, la plante—outil est elle-meme susceplible
d’etre perfectionn^e; teile variete produit plus que teile autre; dans la
meine variete, tel sujet prend un developpement considerable, et, a cöte de
lui, tel autre roste cbötif. La plante, consideree comme outil, doit etre
amelioree de fapon que, au lieu d’utiliser un millieme seulement des
forces naturelles, eile soit capable d’en utiliser davantage, et que toutes les
inegaliies de puissance productive enlre les vegetaux disparaissent. Pour
cela, il faut appliquer la melbode qui reussit dans l’amelioration des especes