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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
residus d’usine, etc., les eaux d’irrigation chargees des principes mineraux
cnlevesaux flancs de nos coteaux, et toutes les substances minerales faisant
partie de la Constitution du vegetal et de ses produits, et qu’on trouve
eparses soit a la surface du globe, soit dans les entrailles de la terre ou dans
les eaux de l’Ocean. Ces substances sont indispensables ä la plante; c’est la
seule matiere premiere que l’homme ait a fournir; eile n’entre que pour
quelques centiemes a peine dans la masse du vegetal. La nature lui Iaisse
toujours une fraction minime du travail ä faire, c’est bien le moins qu’il
apporte, sous ce rapport, sa pierre a l’edifice.
Ces considerations, quelque abstraites qu’elles puissent paraitre, ont leur
importance : elles simplifient les termes de la question agricole; dies
montrent en quoi l’agi’iculture touche a l’industrie manufacturiere, en quoi
eile s’en eloignc, en quoi eile peut imiter ses elforts, en quoi eile serait
impuissante ä realiser les niemes progres; dies renferment tout le pro-
gramme des amdiorations agricoles ä cxecuter, savoir :
i° Elever la puissance productive de la plante-oulil;
2° Placer celle-ci dans les conditions propres ä lui permettrc de donner
tout son efFet utile.
Le probleme est sans doutc plus difficile a resoudrc que celui que pre-
sentent les industries manufacturieres. L’etude de la matiere vivante est
plus ddicate, les experiences sont plus lentes,plus minutieuses, plus be-
rissees d’obstacles; mais les ressources de la Science sont tellement grandes,
qu’avec son concours l’agriculture saura bien trouver les Solutions pra-
tiqucset realiser des progres, sinon aussi saisissants, au moins comparables,
dans une juste proportion, ä ceux des manufactures.
Un autre reproche que Ton adresse souvent a l’agriculture, et que nous
ne pouvons passer sous silence, est celui d’etre routiniere, dans le inau-
vais sens du mot, c’est-ä-dire hostile au progres, ou, du moins, lenle ä
l’accepter pour en faire son probt.
II y a lä egalement une erreur, ou plutöt une exageration. L’agriculture
n’est pas plus rebelle au progres que les autres industries.
Le progres est en clfet, avant tout, une ceuvre de necessid; l’homme est
le meme partout et pour tout; il ne consent, il ne se decide ä modiber
ses babitudes qu’autant qu’il y est contraint.
L un autre cote, le progres se produit d’autant plus lcntement que l’in
dustrie touche a des interets plus considerables; on ne met en mouvement
une grande masse qu’avec une force proportionnelle, et la vitesse est en
raison inverse de la masse. Cette loi de la mecanique est parfaitement
{joiil. Esperons que les aulres villes suivronl ce
sage exemple.
lui causaiten jetant chaque annee dansla Seine
ses loo millions de metres cidies d’eaux d’ii-