AG RICULTURE.
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parle travail agricole vaut plus que l’argent donne ou depense en primes
ou en constructions de maisons; il vaut plus encore que Tor trouve
dans le sol; l’histoire de TAmerique espagnole en est la preuve.
Les Etats-Unis ne meconnaissent pas les Services qu’ils doivent ä la
culture du tabac; mais c’est au coton, au roi-coton, au dmi-coton, qu’ils
rendent le plus d’honneurs; aussi sa place etait-elle marquee dans l’Expo-
sition. En tete des galeries occupees par les produits de TAmerique, se
voyait un cotonnier couvert de centaines de capsules epanouies; il etait la
Tembleme de la richesse et de la puissance qu’il donne au pays; derriere
lui se dressait, comme un trophcie, une pile de bailes de coton de la
Louisiane et de la Georgie. Le coton longue soie de cette derniere contree
attirait vivement l’attention par sa finesse, son elasticite et l’aspect soyeux
de ses fibres. De tous les Etats, la Louisiane est celui qui a fait la plus
belle exbibition de cette sorte de produit. Un exposant de la Nouvelle-
Orleans avait presente une interessante collection de tiges de coton venues
dans differents sols et de semences diverses, avec capsules fermdes et ou-
vertes, montrant l’etat de la matiere textile dans toutes les pbases de sa
formation. Le Missouri et le Tennessee en avaient aussi cxbibe quelques
beaux 4cliantillons. La culture du coton reste toujours cantonnee sur les
deux rives du cours inferieur du Mississipi et sur le versant oriental de la
porlion sud de la chaine de l’AHeghany, dans TAlabama, la Georgie et
les Carolines. Elle ne s’elend pas au dela.
En dehors de ces produits, qui formaient le fond de Texposition ameri
caine, on ne trouvait plus que des specimens de chanvre, de lin, de crin
vegetal cueilli sur les branches d’un arbre de la Louisiane, de Cannes a
Sucre, des echantillons de guano, de poudre d’os, etc., qui n’offraient rien
de particulier a signaler.
Quelques bouteilles de vin, decordes de noms plus ou moins pompeux,
attiraient les regards; les imitations de vins de Champagne abondaient
surtout, sous le nom de vins mousscux de Catawba, de moussmx imperial,
de mousscux cachet d’or, de perlcs de Californie, ou encore de mousseux
sans egal. Ces produits, venus pour la plupart de 1’Ohio, de la Californie
et du Missouri, sont loin de valoir nos vins; mais on sent qu’il y a la des
elTorls que la perseverance americaine conduira ä bonne fin.
La production des Etats-Unis est aujourd’hui de 117,000 hectolitrcs
de vin. C’est sans doute bien peu pour la consommation qui s’y fait, et,
quoique le progres marche vite dans ces contrees, il est probable que
l’Am^rique du Nord restera encore longtemps tributaire de nos vins fins.
Les importations de cette contree, malgre des droits excessifs, rnontent
encore ä environ ho millions de francs par an.
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