EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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qui cherche a penetrer au fond des causes et des effets. Pour lui, ils re-
presentent la production agricole du pays. Ce n’est plus la macliinc seu-
lement qui est en jeu, ce n’est plus un simple outil perfectionne en vue de
tel ou tel sol; c’est Fagriculture entiere; ce sont les procedes, la puissance
productive et meine les institutions du pays qu’ils conduisent ä examiner
pour les comprendre dans leur sens vrai.
Quelle est la production actuelle de Fagriculture americaine? quels
sont ses progres? quelles sont les causes qui les favorisent? quel enseigne-
ment peut-on en tirer? Teiles sont, en effet, les questions multiples qui
se pressent dans Fesprit de Fobservateur attentif, quand celui-ci passe de-
vant ces echanlillons modesles qui occupent une si petite place au milieu
des merveilles accumulees de Findustrie humaine.
Lc developpement des Etats-Unis dato d’un nombre d’annees relative-
ment petit. Les premiers pionniers qui vinrent se fixer dans les Etats de
la Nouyelle-Angleterre apparurent au commencement du xvn c siede; ils
s’etablirent entre les premiers contre-forls des Alleghanys et la cote de
l’Ocean, au moment meine oii la France commencait, deson cöte, la colo-
nisalion du Canada.
Cette dpoque etait un temps de Fermentation intellectuelle et politique
dans la Grande-Bretagne. Les principes de la liberte, les droits des hommes
et particulierement ceux des Anglais, la nature, Fexercice et les objets du
gouvernement y etaient les sujets d’une discussion generale, et beaucoup
d’individus avaient embrassb avec chaleur les maximes liberales. De plus,
conime la religion d’Etat tenait de la couronne sa force et ses droits, FE-
glise anglicane soutenait la doclrine de Fobeissance passive et du droit
divin, et les puritains, en defendant leur liberte de conscience, etaient
forces d’attaquer le pouvoir temporel et de defendre leur liberte civile. Ces
circonstances avaient pousse au delä de FAtlantique un certain nombre de
ces hommes ardents, enliers dans leurs convictions et qui, sentant le be
sohl d’etablir la libertd sur les bases les plus larges, voulaient convertir
les maximes generales de la liberte? religieuse et politique, qu’on admettait
dans la theorie, en verit^s pratiques, au moyen d’institutions libres. Ces
hommes convaincus et determines apporterent dans leur nouvelle patrie
leurs idees d’emancipation et de liberte?, le droit de representation, en
laissant derriere eux les entraves que la cour et FEglise cherchaient a
imposer a leurs concitoyens de la mere patrie, tolles que servitudes feo-
dales, ordres privilegies, corporations, etc.
Ce ne furent donc pas de simples chercheurs d’or, des aventuriers avides
de richesses, des rcbuls de la societe anglaise qui jelerent les premiers
fondements de la colonie americaine; ce furent des hommes ausleres, sou-