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Volltext: France - Commission supérieure: Rapports - Exposition Universelle de Vienne en 1873, Tome I

AGRICULTURE. 
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tenus par une foi civilc et religieuse robuste, de rigoureux puritains, des 
hommes bien considErEs et dans une bonne position sociale, et qui, s’ar- 
rachant aux douceurs d’une existcnce large et assuree, vinrent, pour le 
triomphe d’une iilEe, pour obeir ä un bcsoin purement intellectuel, s’ex- 
poser a toutes les rigueurs de l’expatriation. La societe leur paraissait cor- 
rornpue et asservie, ils l’abandonnerent pour en creer une nouvclle d’apres 
leurs idees. Ces hommes durs, laborieux, aimant la vraie liberte par- 
dessus tout et sachant la respecter cbez leurs semblables, essentiellement 
pacifiques, ne poursuivant que le triomphe du vrai et du juste, s’atta- 
cherent a la culture du sol, le defricherent, s’organisercnt entre eux, se 
donnerent une Constitution en conformile avec leurs doctrines. Les pre- 
miers Etablissements oii ils s’Etaient groupEs pour l’exercice de leur culte et 
oli les mceurs patriarcales, avec la pratique d’une religion severe, regnaient 
en souveraines, se devcloppercnt rapidement. Leur trop-plein donna nais- 
sance a de nouveaux centres; ceux-ci se muitiplierent a leur tour et cons- 
tituerent d’aulres Etablissements. C’etaient comme des essaims s ecbappant 
continuellement de la ruche rnerc pour aller se fixer aillcurs, sans jamais 
trop s’eloigner du centre ni perdre les traditions des premiers jours! L es- 
prit puritain et independant se conserva religieusement, et les inslitulions 
se modeierent partout sur les idees politiques et religieuses des premiers 
colons. 
La metropole n’y prit pas garde : eile avait bien aulrc chose a faire a 
cette epoque; et le self-governmcnt devint la seule regle de ces hommes 
habitues a ne compter qu’avec eux-memes et avec leur consciencc. On 
conjoit ce que dut devenir la nouvclle colonie avec de tels elements et 
avec des hommes de cette trempel... 
Bien dilTerente fut l’evolution de la colonie francaise du Canada. Le 
point de depart Etait le meine; la population au xvii 0 siede y comptait 
le meme nombre d’individus; l’avenir semblait meme plus souriant a la 
colonie franpaisc. La Nouvellc-France prEsentait, en eflet, des conditions 
d’Etablissement plus avantageuses; le sol Etait plus riebe, les caux plus 
poissonneuses; un magnifique lleuve, le Saint-Laurent, l’arrosait et la 
meltait en communicalion avec d’immenses lacs intEricurs; le bois et les 
productions naturelles y abondaient; une baic admirablement dotEe par 
la nature en rendait l’acces facile. Malheureusement, les colons ne furent 
pas des hommes de meme caractere, de meines aspirations et de meines 
aptitudes que ceux de la Nouvelle-Angleterre. 
Notre bistoire coloniale, il faut bien l’avouer, est gEnEralement aflli- 
gearite. Ce ne sont que combats, abus et erreurs, des dEpenses Enormes, 
des expEditions avenlureuses, des plans avortEs, une reglcmentation
	        
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