AGRICULTURE,
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coles ne cloit pas s’dloigner beaucoup de 1□ a i3 milliards de Francs 1 .
C’est 4,8oo francspar ferme, et par hectare 76 francs. Le produit serait
de 15o francs par hectare si nous ne comptions que les 75 nnllions d hec-
tares cultivds, en negligeant les parcours, les friches que la charrue n’a
pas encore attaques; mais, comme ces terrains produisent du belail, on
peut evaluer ä 120 francs par hectare la pari qui revient reellement a la
culture arable, et a 67 francs leproduit realise, frais de main-d’ceuvre dd-
duits, pour un Capital engage (bätiments, terre et cheptel) de 33o francs
par hectare.
Tels sont les resultats de la culture extensive de l’Amdrique du Nord.
Le produit hrut represente le cinquieme du Capital engage. Les honnes
cullures de la France ne donnent pas un rapport aussi avantageux : le
produit hrut, en deduisant les frais de main-d’ceuvre, n’esl guere que
le sixieme ou meine le septieme du Capital engage. Le colon americain
retire,par consequent, un interetplus eleve que nous de ses capitaux. Ce
produit dquivaut, par rapport a la population rurale, a 1,200 francs par
tele, et approche de 6,000 francs par adulte attache a la culture du sol.
Ces chiffres sont superieurs encore a ceux que la statistique nous fournit
pour l’Europe; d’ou d suit que la puissance productive de 1 mdividu aux
Etats-Unis est plus considerable que celle des ouvriers agricoles du con-
tinent consideres dans leur ensemble.
Le colon americain recolte peu par hectare; il n en fait pas moins, en
distribuant son travail et ses avances sur beaucoup dhectares, une grande
masse de produits et un aussi gros profit que les cultivateurs des regions
a culture intensive.
Les mots de Systeme simple d’agriculture et de mauvaise agriculture ne
sont donc pas synonymes, et l’Allemand Ebeling, dans son excellente des-
cription des Etats-Unis, commettait une grave erreur quand il se plai-
gnait, en toute occasion, dans la narration de son voyage, du ddfaut
d’habilete des agriculteurs americains, qui ne labourent et ne hersent qu a
la surface, ne s’occupant pas d’engrais et ne pratiquant pas la culture
alterne.
Les progres que Ton peut signaler dans l’agriculture americaine con-
sistent, des lors, bien plus dans l’extension des cullures et dans lamise en
valeur de nouveaux espaces que dans le perfectionnement des procddes
culturaux. Ces progres, nous les avons signales; ils ont amend les Etats-
Unis a etre, de tous les Etats civilises, le plus grand producteur de ce-
reales.
1 En clehors de celle production, la cullure
fourragere a fourni 867 millions de francs;
l’exploilalion des bois, 184 millions; les ma-
nufactures, 117 millions.