AGRICULTURE.
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litres. Le rendement moyen est cncore celui de la culture extensive : il
varie entre 10 et i i hectolitres par hectare. Le montant des exportations
en grain et farine des Etats-Unis s’est Mev£, l’an dernier, a 35o millions
de francs. II y a la un progres considerable realise, progres qui ne laisse
pas d’inquieter les producteurs franjais, bien a tort assurement; car les
cultivateurs arnericains ont de grands frais a supporter, des transports
on^reux ä effectuer, une main-d’oeuvre couteuse a payer, et ne peuvent,
des lors, envoyer sur nos marches leurs bles qu’autant que les cours
atteindront des prix qu’il serait facheux de voir depasser dans linteret
general. Ils n’apparaitront sur le continent que lorsqu’on aura besoin
d’eux; ils n’arriveront jamais dans les anndes moyennes, et a plus forte
raison dans les temps d’abondance, quand la production locale sulfit aux
besoins de la consommation. Croire autre cbosc serait contraire aux faits
et se cr^cr des craintes purement chimeriques. II en sera des bles du
Grand-Ouest et de la Californie comme de ceux de la Hongrie et de la
Russie, dont on faisait naguere un si grand epouvantail. Ces grains dc-
vaient faire tomber le froment a 10 et i 1 francs 1 hectolitre et meine
au-dessous. L’experience a montre combien celte erreur <5tait grande. L ar-
rivee libre des grains etrangers maintient les prix dans des buntes raison-
nables. Elle a clos l’ere des famines, des prix de disette; voila tout: peul-on
s’en plaindre?
La production de l’avoine aux Etats-Unis est ä peu de chose pres la
meme que la notre : eile est de 80 millions d’hectolitres.
Pour la culture des pomrnes de terre, les Arnericains presentenl lorce-
ment, en raison du Systeme extensif de leurs cxploitations rurales, un etat
d’inferiorite marquee sur les Etats de l’Europe. Ils n’en produisent actuel-
lement que A2 millions d’bectohtres par an, tandis que la France en
recolte le double, et l’Allemagne le quadruple.
Mais le grand triompbe de Fagriculture des Etats-Unis, ce sont ses
cullurcs industrielles. Tandis que, dans l’Amerique espagnole, les colons
avaient la fievre des metaux precieux et ne s’occupaient que de la recherche
de l’or et de l’argent, tandis que ceux du Canada chercbaient dans les
produits de la cbasse et dans le commerce des fourrures le moyen de
gagncr de l’argent, les pionniers des Etats-Unis avaient le bonheur d’in-
troduire dans leurs cultures, des les premiers jours de la colonisalion,
une plante admirablement appropridc ä leur sol et a leur climat, le
tabac.
Leurs gouverneurs, comprenant que la base la plus solide pour assurer
le developpement du pays etait le Capital acquis par le travail agricole, et
qu’il ne suffit pas d’assurer aux habitants leur subsistance, en favoriserent