EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Wi
la culture de tout leur pouvoir. Gräce ä eile, les agriculteurs ont pu
acqudrir ce qui manque le plus a toute colonie naissante, le Capital, et
FAmdrique y a trouve les premiers eldments de sa prospörite ct de son
commerce au dehors : le coton est venu ensuite s’ajouter a cette plante ä
la fin du dernier siede, et a dote les Etats du Sud de la plus riche cul
ture industrielle qui soit au monde.
Apres la guerre de Finddpendance, le ddvcloppement de ces deux cul-
tures dminemment productives prit un nouvel essor et atteignit bientöt les
plus grandes proportions.
La culture du coton dtait arrivee a des chiffres encore plus extra-
ordinaires. Elle ne fournissait pas moins, cette meine annee, de
i,o65,/ioo,ooo kilogrammes de coton, qui, exportes presque tout en
Europe, rapportaient aux Etats-Unis une somme de i milliard de francs.
En 1860, la production du tabac s’dtait dlevde a 217 millions de ki
logrammes, et donnait lieu a une exportation de 82,236,000 francs
dans la meine annee.
La guerre de sdcession est venue un moment compromettre cette pros-
perite inoui'e : les plantations avaient dte devastees, les bäliments incen-
dids, les magasins pilles et ddtruits. Ces maux etaient deja bien grands;
la paix vint encore les accroitre; l’abolition de l’esclavage enleva aux
planteurs les bras qui leur dtaient indispensables. Les negres emancipös et
abandonnes a eux-memes deserterent le travail, malgre l’appat de salaires
enormes (20 a 2 5 francs par jour); c’est a peine si les plus laborieux
consentirent a travailler un jour sur deux : la ruine de cette culture pa-
raissait imminente. D’autres auraient pu se döcourager et abandonner la
Situation, les planteurs amdricains, apres le premier moment d’effroi
passe, se sont remis a l’ceuvre avec une energie sauvage, et aujourd’bui,
gräce ä la propagation d’un outillage meilieur, ä l’importation de coolies
des Indes, et surtout de travailleurs chinois, ils ont presque regagne le
terrain perdu...
En effet, la production, qui en 1867 etait lombee ä 2 ou 3 00,0 00 bailes
de 200 kilogrammes, dtait remontee ä 3 millions de balles en 1870 et ä
3,h 00,000 en 1871. Ces efforts ont dtd recompenses, et l’exporlation,
gräce ä la hausse de prix de la matiere premiere, a rapporte aux Etats-
Unis une somme (1 milliard q3 millions) egale au moins ä celle quelle
fournissait avant la guerre, lorsqu’elle etait ä son apogee; et le marche de
la Nouvelle-Orleans voit renaitre son ancienne prosperite.
Pour le tabac, la meine reprise de la culture a lieu; les Etats-Unis en
ont produit 262 millions de kilogrammes en 1872.
Les produits et les prolits des autres cnltures s’effacent, on doit le