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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
de fruits, ne lont pas de vin, n’ont pas de müriers pour clever des vers ä
soie, ne fabriquent pas de Sucre, ne cullivent pas de tabac; ils produisent
peu ou point de matieres oleagineuses et tinctoriales, ils manufacturent
loute la laine de leurs troupeaux et toute la filasse de leurs cultures de
lin; ils n’ont plus de forets, tous leurs bois de construction sont tires du
debors ; ils n’ont donc rien a monlrer : aussi leur exposition n’offrait-elle,
a Vienne, que quelques rares ecbantillons de produits agricoles; leurs belles
colleclions de lard, de jainbons et de conserves alimentaires, qui sont pour
cux l’objet d’un commerce exterieur considerable, appartiennent a la classe
des denrees manufaclurees.
II s’y trouvait cependant quelques produits qui, malgre leur peu d’ap-
parcnce relative, n’etaient pas sans interet, non par eux-memes, mais a
cause de leur signification; ils caracterisaient, en eilet, l’intensite de la eul-
ture de l’Anglcterre et son elat d’avancement : c’etaient, d’unc part, des
grainesde semences de cdreales et de fourrages, et, del’autre, des engrais,
les uns et les autres conslituant pour la Grande-Bretagne un important
article d’exportation. L’agriculture anglaise ne s’est pas content^e de creer,
a l’aide du genie de Gollins, de Bakewell, de Jonas Webb, d’Ellman, etc.,
ces races precieuses, ces merveilleuses macbines animales qui, a l’avan-
tage des formcs, joignent le pouvoir de fabriquer dans un temps donne,
avec la memo somme de fourrages, une plus grande quantite de viande,
de lail ou de laine, qui sont en quelque sorle aux races non ameliorees
ce que les macbines ä vapeur d’aujourd’hui sont aux appareils d’autrefois;
avec un esprit de suite remarquable, eile s’est mise a la recberche, dans
chaque espece de planles cultiv<ies, des Varietes capables de lui fournir
aussi, toutes cboses etant egales d’ailleurs, les plus grands rendements et
les produits de la meilleure qualite. Les Lawson, les Gibbs, les Hallett,
les Hope, etc., se sont mis a J’ceuvre depuis de longues annees, et, appli—
quant aux vegetaux les metbodes qui avaient reussi a perfectionner les
races animales, ils sont parvenus a realiser dans une certainc mesure la
plante-outil de la culture perfectionnee, c’est-a-dire la plante capable de
condenser dans ses tissus, sous la forme la plus utile a 1’homme, la plus
grande tnasse des elements de l’atmosphere. Ce progres, qui est la conse-
quence forcee du developpement et de l’intensit<$ de la culture, puisque,
comme dans l’industrie, on ne peut faire un pas en avant qu’a condition
d’avoir un oulillage de plus en plus amelior^, a permis a l’Angleterre de
devenir Tun des principaux centres de production de graines de semences
de toutes sorles. Le commerce qui en est resulte pour eile s’est etendu a
toutes les partics du rnoiide, et se cbiflre annuellement parplusieurs ini 1—
lions de francs dans le mouveinent general des affaires : ses principaux