EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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de cetlc plante pour l’assimüation, quand on la soumet a la pratique de
l’arrosage.
Les rendemenls reputes les plus considerables dans les prairies ordi-
naires ont ete depass4s de beaucoup. Avec les eaux d’egout de Milan, em-
ployees a larges doses et sous le soleil de l’ltalie, les marcites ou pres
naturels fournissent 60,000 kilogrammes de fourrage vert par an, et se
louent 5oo francs par hectare ; sur les bords de la Tamise, avec le soleil de
l’Angleterre et son atmosphere brumeuse, sous un ciel pluvieux et avec
les eaux tres-diluees des egouts de Londres, M. W. Hope est arrive a ob-
tenir un rendement de 200,000 kilogrammes de ray-grass vert par hec
tare; il espere meme d^passer ce chiffre et parvenir a une production de
260,000 kilogrammes. Plus au nord, a Edimbourg (Ecosse), avec des
sables de mer naguere infertiles, des eaux d’egout et le ray-grass, 011 a
cre£ des herbages qui donnent 170,000 kilogrammes de fourrage vert
a l’hectare, et qui sont affermes 2,220 francs en moyenne par hectare et
par an...
L’Angleterre se montre, pour ce qui regarde l’emploi des engrais solides
et liquides produits dans les villes, la plus empressee des nations civilisees.
Depuis de longues annees, le gouvernement, le parlement et les particu-
liers s’en occupent, et deja bien des villes ont commence a utiliser leurs
eaux d’egout, au grand avantage de la production agricole et de la salu-
brite publique. Au train dont vont les clioses de l’autre cote du detroit,
on peut assurer qu’avant peu d’annees il ne se perdra aucune parcelle
des matieres fertilisantes, qui aujourd’hui sont une cause d’insalubrite et
d’encombrement pour les populations. La ville de Paris, de son cot^, a
entrepris une leuvre semblable; il lui appartient de la completer, de
l’achever et de donner le bon exemple aux autres cites. Reims deja va la
suivre.
Non-seulement la Grande-Bretagne cherehe a tirer parii de ses engrais
et des residus de ses fabriques, eile re^oit cncore du deliors d’enormes
quantit^s de sulistances fertilisantes qui viennent l’aider a accroitre ses
fumures.
La plus grande partie du guano apporte en Europe est consommöe par
son agriculture; il en est de meine des os de la Plala, du salpetre du
Chili, du phosphate de la Norwdge, de l’Estramadure et du Gers : par
tout on rencontre ses negociants en quete d’elements nouveaux de ferti
lity, et ses navires courant les mers a la recherche de gisements de guano
susceptibles de remplacer ceux qui sont epuis6s; aussi est-clle, de toutes
les contrees de l’Europe, celle qui consomme le plus d’engrais commer-
ciaux.