AGRICULTURE. 165
non-seulement pour la question du labourage 5 la vapeur, mais pour tout
ce qui concerne les autres parties de l’outillage agricole, que le Jury de
Vienne tui a accorde la plus haute distinction dont il pouvait disposer, le
diplome d’honneur.
Les locomobiles routieres ont fait egalement quelques progres; elles sont
devenues remarquablement maniables. — La machine present^e par
MM. Aveling et Porter, ingenieurs a Rochester (cornte de Kent, en An-
gleterre), a manceuvre avec une extreme facilite devant le Jury; eile a
niarche avec des vitesses variables, en obeissant a la niain de son mecani-
cien aussi facilement que le cheval le plus docile a la bride de son cava-
liei . cette macbine tourne aisement sur elle-meme avec son fourgon dans
un rayon de 8 metres. Les avantages des locomobiles sont connus : ils
consistenl dans une gründe economie sur les frais de transport des ma-
tieres lourdes; d resulte, en effet, d un rapport de M. Anderson, ingenieur
de 1 arsenal de \\ oolwicb, que le cout du transport journalier de i 5o tonnes
sur un parcours de 16 kilometres revient, avec des cbevaux, a i3o,ooo fr.
par an, tandis qu’avec unelocomobileroutiere ilne coute que 5o,ooofrancs
en moyenne pour une distance semblable. Le retour se faisant a vide, le
pnx de revient par tonne et par kilometre est de i5 a 16 Centimes a la
vapeur, et de 28 a 3o Centimes avec des chevaux. L’avantage est plus con-
siderable quand le retour peut se faire avec la meme charge; car, dans ce
cas, le piix descend a 8 Centimes par kilometre et par 1,000 kilogrammes,
tandis qu’il ne varie pas notablement pour les cbevaux, puisqu’il faut en
augmenter le nombre et faire relai. Ces machines sont evidemment appelees
a rendie de grands Services pour les transports des betteraves aux sucreries,
transports qui sont si difliciles, defonpant les chemins et ne permetlant pas
souvent aux cultivateurs de faire a tcrnps les travaux de culture, puisque
tous les attelages sont absorbes par le voiturage des racines. C’est aussi
par ces locomobiles que les pelites localites seront appelees a jouir, dans
une certame mesure, des avantages precieux que les chemins de fer pro-
cuient aux centres de populalion qu elles desservent: elles peuvent, en effet,
gravir les pentes de nos chemins ordinaires et tourner dans leurs courbcs;
leur prix est tres-abordable (1 4 ä i5,ooo francs pour une macbine de
10 chevaux et 1,000 francs par cheval-vapeur de plus). Le Jury du
deuxi^me groupe, voulant reconnaitre les Services de MM. Aveling et Porter
dans cette question, leur a accorde un diplome d’bonneur.
Les machines ä vapeur fixes et locomobiles semblent etre arrivees a leur
perfection. Llles ne montrent plus que de legeres ameliorations. Toutes