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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
une exageration; la verite se trouve dans une juste alliance du bois et du
fer pour la confection de la carcasse de la machine. L’emploi unique du
fer et de la fonte a le grave inconvenient d’alourdir beaucoup l’appareil;
or les pays auxquels ces machines sont destinees n’ont pas precisement
de bons chemins; les routes empierrees y sont rares; 1,000 kilogrammes
de plus a trainer ä travers les ornieres, c’est quelque chose. Le perfec-
tionnement de M. Robey est bien meilleur; le Jury en a juge ainsi, et a
trouve preferable la machine ordinaire de M. Marshall a sa batteuse en
fer; celle-ci, outre quelle est tres-lourde, coute d,5oo francs et exige
10 chevaux de force; tandis que la batteuse ordinaire de meme dimension,
capable de battre de 970 ä 39o hectohtres de froment en dix beures,
ne coute que 9,700 francs. Gette derniere machine est bien connue en
France et peut rivaliser avec les plus estimees du genre; eile a deja valu
a ses constructeurs la medaille d’or a l’Exposition universelle de Paris, et
en 1873 eile a remporte la medaille de progres.
Les autres perfeclionnements dont les grandes balteuses ont ete l’objet
n’ont porte que sur des delails. Gertains inventeurs ont donne plus de
surface aux cribles, alin d’avoir un nettoyage plus complet. Le choix des
materiaux a ete mieux soign4; le bronze de canon a remplacd le cuivre
dans la confection de la plupart des coussinets.
On doit citer encore la belle batteuse de Ransomes, deja primeeal’Ex-
position universelle de Paris, comme presentant l’enscmble de tous les
perfeclionnements desirables. La meme maison a encore montre une ma
chine a battre des plus puissantes, quelle va iabriquer en vue de l’expor-
tation; tous les Organes du mecanisme y sont a ddcouvert, alin de faciliter
la surveillance et de permettre au conducteur de voir immediatemenl ce
qui empdche l’appareil de fonctionner. Le batteur a i m ,5o de large et
permet de livrer en sac pres de 4oo hectolitres de ble par jour moyen de
travail. Tout a cotd de cet echantillon figurait encore la grande batteuse
construite par MM. Ransomes pour l'Espagne et le Mexique, qui donne
le grain en sac et la paille broyee, toute prete a etre inangee par les ani-
maux, suivant la coutume de ces pays.
Les petites machines ä batlre etaient, dans l’exposition anglaise, en
tres-infime minorite; les constructeurs n’en fabriquent plus guere que
pour l’exportation, et particulierement pour les colonies et les Indes. Les
maneges ont disparu des fermes de la Grande-Rretagne. Partout on ny
trouve plus que les engins puissants livrant d’un coup le grain en etatd’ctre
porte immediatement au marche; on considere comme plus economique
et plus avantageux a tous egards de battre tres-rapidement la recoltc et
d’en realiser le produit immediatement apres la moisson. L’agriculleur,