172 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
/j2 5 francs. Plus de 7,000 instruments de ce genre ont etd deja fabriques
et vendus par cette maison, qui a obtenu a l’Exposition de Vienneune me-
daille de progres. Tous les cribles anglais en sont des imitations.
Depuis ionglemps deja l’agriculture anglaise seme toutes ses c^reales
en lignes regulierement espac^es; eile realise par ce moyen une economie
de 70 millions de francs par an sur les frais de culture, car, au lieu d’em-
ployer 200 ä 280 litres de semences de froment en moyenne par bectare,
comme l’exige la pratique des semailles ä la volee, eile n’en livre guere
ä la terre plus de 160 et meine moins avec le semoir en lignes. Quoique
deja important, ce resultat n’est cependant pas le seul qui provienne de
l’usage de la machine. L’experiencc de tous les cultivaleurs de l’aulre cöt4
de la Manche a demontre que les cullures faites en lignes resistent mieux
aux intemperies, au froid, au chaud, a l’exces de secheresse ou a l’exces
d’humidite et aux accidents qui en proviennent, comme la verse, la rouille,
lechaudage, etc.; de plus, les cereales en lignes pouvant etre sarclees,
debarrassees des mauvaises herbes qui genent la Vegetation, prennent un
developpement plus considerable et fournissent un grain plus abondant,
mieux nourri et plus lourd. La resultante de ces effets multiples est de
donner un accroissement de produit de 9 p. 0/0 au minimum; la plus-
value de la recolte d’avoine et d’orge est au moins egale : c’est donc en
lout pour la Grande-Bretagne un exc^dant net de 1/10 a 100 millions de
francs, qui, reuni ä l’economie de semence, constituc un benefice reel de
200 millions de francs pour les cultivateurs anglais et une epargne d’egale
somme pour le pays, puisque celui-ci serait oblige, sans cette ressource,
d’accroitre d’autant le chiffre de ses importations, afm de sullire aux be-
soins de la consommation publique.
En prdsence de tels resultats, on ne saurait evidemrnent faire trop d’el-
forts pour amener en France le merne progres. Dans les jdus mauvaises
annees, notre pays pourrait se suffire a lui-meme au lieu d’avoir a verser pe-
riodiquement, comme nous le faisons, 200 ou 3oo et hoo millions dans
les coffres de l’etranger pour combler le deficit de ses recoltes. Dans les an
nees ordinaires, la France arriverait aisdment ä pouvoir toujours exporter;
eile y gagnerait d’autant plus qu’elle a l’Angleterre a sa porte ayant regu-
lierement besoin de 28 ä 3o millions d’liectobtres de ble cbaque ann4e.
Les avanlages du semoir ont frapp^ de bonne lieure I esprit pratique
des Anglais; aussi cette machine a-t-elle exerc^ la sagacite et les recher-
cbes de leurs inventeurs depuis longtemps; eile a atteint un degre de per-
fection qui en fait un outil irreprochable et que le cultivateur peut acheter
en [»leine securite. Los semoirs le plus en usage sont construits de fafon
a pouvoir seiner tres-facilement, a des distances variables, toutes sortes de