180 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
L’Angleterre a fait une tres-ample moisson de recompenses a l’Exposi-
tion de Vienne, lout comme ä Paris, pour son mat&riel agricolc; vingt-
neuf exposanls sur quarante-cinq ont obtenu des prix, savoir :
Diplomes d’honneur 4
Mddailles de progres 16
Medailles de merile 13
Mentions honorables 6
En 1867, les machines agricoles de la Grande-Bretagne avaient rem-
porte, pour sept cent Irente-deux exposants, soixantc recompenses. dont
trois grands prix, onze medailles d’or et vingt-cinq d’argent.
On voit par les considerations qui precedent que la Grande-Bretagne
est arrivee a appliquer, dans une mesure dejä tres-notable, les donnees
scientifiques que nous avons d^veloppees dans la premiere partie de ce
travail. Non-seulement eile a augmente la puissance d’assimilation de ses
races et cree ces admirables types que tous les pays recherchent pour
ameliorer leurs animaux ; non-seulement eile est parvenuc ä produire des
Varietes arneliorees de cdreales et de fourrages, a crcer l’outillage agricole
lemieux appropi'ie aux besoins d’une culture progressive; eile a poursuivi
encore la rdalisation de toutes les conditions propres ä favoriser dans le
sol le travail de la plante-outil; eile a draine les terres humides, chaule
ou marne les sols compactes; eile ne cesse d’accaparer les gisements de
malieres fertilisantes qui existent dans les couches profondes de son terri-
toire ou sur un point quelconque du globe; eile a d^gage la proprietd des
entraves qui, sous le nom de dimes, de redevances, de droits et de servi-
tudes seigneuriales, entravaient la liberte du cultivateur et empMiaient
l’agriculture de prendre son essor; eile a partagd ou supprime les biens
communaux, permis le rachat des enclaves et facilite, en la rendant obli-
galoire, la reunion des petites parcelles eparses et encbevetrees les unes
dans les autres. Quand l’initiative privee a etc insuffisante, la loi est venue
en aide aux particuliers; c’est ainsi que le tresor public a avance 100 mil-
lions de francs, remboursables a longue dcheance, pour les travaux de
drainage; que le Parlement britannique a institue des inspecteurs charges
de presider aux amelioralions de toutes sortes (dessecliements, irrigations,
drainage, construction de routes, de chemins, de batiments de ferme, effec-
tues avec preis sous la garantie de l’Etat); qu’il a fonde des commissions
speciales pour operer le partage et la vente des biens communaux, le
rachat des serviludes et des dimes. La loi anglaise n’a pas craint, pour
atteindre son but, de toucher au grand principe du droit de propridte;
eile a force les proprietaires a subir son Intervention, lorsqu’il s’est agi
d’ameliorations exigeant le concours d’un ensembb 1 de particuliers. Dans