AGRICULTU RE.
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ce pays de la liberte et du droit individuel par excellence, on n’a jamais
h^site a faire ceder le pas ä l’inleret prive partout oü le bien public Ta
demande. C’est la de la liberte bien entendue et bien pratiquec.
Gräce a ces efforts, gräce ä celte inarche rationnelle dans la voie du
progres, 1’Angleterre est arrivee a avoir l’une des populations les plus
denses de l’Europe et la cullure la plus productive. La population du
Royaume-Uni depasse aujourd’hui 3a millions d’habitants sur un lorri-
toire de 3 i ,3 1 5,ooo bectares. Si notre pays etait aussi peuple, il cornpte-
rait 53 millions d’atnes, et cependant les iles ßritanniques sont moins
bien partagees que la France au point de vue du sol et du climat, comme
M. de Lavergne l’a demontre dans ses remarquables Etudes sur l’eco-
nomie rurale de l’Angleterre.
En 1700, la population du Royaume-Uni n’etait que de 7,650,000
individus. Elle a inis cent ans a doubler pendant le siede dernier, tandis
qu’il ne lui a fallu que soixante-dix ans pour atteindre, de nos jours, le
meine resullat: en 1861, eile comptait 29,070,000 habitants; en 1871,
nous en trouvons 31,628,000; c’est en dix ans un accroissement de
2,558,ooo ou de 8,8 p. 0/0.
Tons les Etats qui constiluent le Royaume-Uni n’ont pas presente
toutefois, a beaucoup pres, le meine developpement.
En Angleterre, le nombre des habitants s’est augmente, de 1861 a
1871, ä raison de 260,000 ämes par an ou de i,33 p. 0/0. C’est le pays
qui a accompli le plus de progres en agriculturc. II a 22,712,000 ämes
sur une surface egale au quart du territoire de la France, et cependant
1’accroissement que nous venons de signaler ne represente pas le chiffre
r6el du mouvement de la population de l’Angleterre, car de 1861 ä 1871
ce pays a fourni 64o,ooo individus ä l’emigration; sans cette cause d’af-
faiblissement, l’angmentation aurait ete de pres de 2 p. 0/0 par an.
Dans le pays de Galles, ou les montagnes predominent, ou la culture
arable occupe peu de place et ou le sol est consacr6 pour les deux tiers
aux päturages, la population s’est accrue moins vite (0,93 p. 0/0 par an)
pendant la derniere pciriode decennale. L’Ecosse a la moitie de son
territoire condammS ä l’etat inculte et battu par de violentes tempetcs,
mais le Sud possede une des plus florissantes agricultures; aussi, malgre
une emigration de 1 58,000 individus de 1861 ä 1871, le chiffre des
existences a-t-il augmente de 10 p. 0/0 pendant celte periode. Dans les iles
de la Manche, le nombre des habitants est rest6 ä peu pres stationnaire;
les accroissements ont eu lieu, dans la premiere moitie de ce siede, ä rai
son de i,5o ä 1,96 p. 0/0 par an, mais, depuis i85i,ce mouvement s’est
arrAte; la population v avait dejä atleint le chiffre de 90,600 ämes sur