AGHICULTURE.
183
du chiffre indique pour l’Irlande; il est de 1G,6 6 p. o/o ; en comptant
ies familles, la population rurale arrive a 5a,7 p. 0/0 du nornbre total
des habitants. II | a donc relativement deux fois plus d’agriculteurs en
France qu’en Angleterre, et quatre fois plus d’individus attaches a lagri-
culture.
En rapportant la population rurale a la surface cultivee, nous trouvons
en Angleterre un cultivateur pour 5 hect. 60 ares cultives, ou pour .3 hect.
ho ares en ne comptant que les terres arables. En Ecosse, la proportion,
en ce qui concerne les terres arables, est plus forte : 11 y a un agriculleur
pour un peu plus de h liectares (A hect. 20 ares); en Irlande, cest 1 in
verse : il y a a beet, ao ares pour une tete de la population rurale. En
moyenne, dans tout le Royaume-Uni, on trouve un individu attache a la
profession agricole par 6 hectares exploites; en ne prenant que les terres
arables, un individu correspond a 3 hectares.
On concoit combien, dans de telles conditions, est pressante la neces-
site pour l’Angleterre, avec sa culture intensive, d’avoir un outillage per-
fectionne lui permettant avec un hormne de faire la besogne de quatre.
Le fait de la rarefaction des bras dans la Campagne n’est donc pas spe
cial a la France; il est general, il se complique meine en Angleterre du
rencherissement des salaires, et, ce qui est plus grave, de la tendance clicz
les laboureurs a se mettre en greve : les ouvriers ruraux du Staflordshire,
surexcitds par des meneurs, en ont donnd le premier signal; le danger
grossit, devient mena^ant et s’accroit des miroitements que font luire aux
yeux des ouvriers les agents d’emigration, auxquels il ne coutc rien de
promettre aux travailleurs une vie pleine de facilite et dabondance en
Amerique ou en Australie, en echange de l’existence penible etbesoigneuse
qu’ils trouvent dans les fermes du vieux continent. La Situation est tres-
inquietante et autrement pr^caire que celle dans laquelle se trouvent les
cultivateurs francais : toulefois les Anglais, au lieu de se confondre en
plaintes steriles, cherchent avec energie un remede a ces diflicultes ; ils se
soumettront a la hausse des salaires et continueront, d autre part, a ame-
liorer leur outillage et la condition de leurs ouvriers.
La production du so! ne s’est pas developpee dans le Royaume-Uni de
la meine lac'on que dans FAmerique septentrionale. Le sol n’abonde pas
en Angleterre; presque tout ce qui est exploitable a ete mis en valeur : les
forets qui occupaient les terrains de qualite passable sont deja tombees
sous les coups de la coignee pour faire place a la prairie et aux edreales;
les rochers de l’Ecosse, du Cumberland et du pays de Galles ont eux-memes
ete disputds al’inculle, et ont leurs flaues et leurs sommets, partout ou la
main de l’homme a trouve une poignöc de terre, garnis d’un manteau vert,