AGR1CULTURE.
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qui a <5te conquis sur la jachere et dune partie de ce qui a et^ pris sur
l’inculte, ou, plus exactement, la mise en valeur des terrains improductifs
a permis de leur consacrer une plus grande 4tendue de terres prelev^e
sur celles qui etaient ddja en culture. La surface que les prairies tempo-
raires occupent actuellement est de 2,5A5,ooo hectares.
La ponime de terre, qui avait envahi l’Irlande, il y a trente ans, au
point den exclure presque toutes les autres cultures, avait perdu presque
toute son importance k la suite de la terrible maladie qui Fa frappee. Elle
avait peu ä peu disparu; depuis quinze ans, eile a repris du terrain; sa
culture est redevenue lucrative au point que certains fermiers parvien-
nent ä payer leur fermage avec cette seule r^colte; aujourd’hui la pomme
de terre couvre en Irlande, annee moyenne, de 3^0 a Aoo,ooo hectares
de superficie, et en Angleterre, de 120 a i3o,ooo; c’est Jersey et Guer-
nesey qui, relativement, en font le plus: le voisinage du march4 de Londres
explique le fait.
Toutes les cultures qui demandent beaucoup de main-d’ceuvre sont en di-
minution : ainsi celle du lin, pour le d^veloppement de laquelle le gouver-
nement a donn<5 les plus grands encouragements, et qui 4tait arrivee, en
1866, a occuper 108,000 hectares, ne s’&end plus aujourd’hui que sur
63,500 hectares; en Angleterre, cette culture est devenue insignifiante,
puisqu’elle ne compte plus que 6,000 a 7,000 hectares.
N’ayanl plus de jachere a supprimer, n’ayant plus de terrain a conque-
rir surla lande, et resserres de toutesparts, les agriculteurs du Royaume-
Uni onl demand^ a la profondeur ce que la superficie ne pouvait plus
leur donner: ils ont par le drainage, par des defoncements ^nergiques et
par Temploi des engrais du commerce, ajoutes aux fumiers de ferme, aug-
mentA de moitie et, dans certains cas, doublt l’^paisseur de la couche arahle.
Avec plus d’espace pour se developper, plus de matiere premi^re a leur
disposition, les vegetaux ont iM a mdme de puiser plus abondamment
dans le grand r^servoirdesforces naturelles; la production s’en est accrue.
Le resultat a ^t^ le m$me que si la surface cultivee avait et<i en r^alite
agrandie : TAngleterre doit, de la sorte, au sens pratique de ses cultiva-
teurs d’avoir, pour ainsi dire, dtendu son territoire de plusieurs millions
d’hectares. Eile a paye pour cela, inddpendamment du travail de ses en-
fants, quelques centaines de millions a l’^tranger pour ses achats de guano,
de phosphate, de nitrate de soude, etc.; mais, a coup sur, jamais eile n’a
fait de conquete plus avantageuse et moins chere; conqu^te de la Science,
conquete de la civilisation, qui n’a coute ni une goutte de sang ni une
lärme de douleur...
D’apres iMac Culloch, l’augmentation de rendement ohtenue dans la