AGRICULTURE.
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faire, avec moins de betes de trait que nous ne le faisons, les operations
de la cuiture, tout en faisant plus de poulains, et de realiser par suite une
economie importante sur les frais de production, puisqu’un cheval de
travail en moins repr^sente, dans une ferme, une epargne de 1,000 francs
par an au moins.
En agriculture, le gaspillage des forces, l’exces du nombre des animaux
de travail en sus du strict necessaire, ont de bien plusgraves consequences
que dans les autres branches de l’industrie bumaine. Dans une manufac-
ture, avec une machine d’un rendement utile inferieur, qui consomme 3
ou h kilogr. de charbon par cheval et par beure au Heu de 2 kilogr., ou
qui fournit une force en excedant de ce qu’il faudrait pour produire le
nieme eifet utile avec une bonne Organisation, la perle se traduit par la
consommation d’un certain nombre de tonnes de charbon en plus; mais,
en agriculture, pour un cheval qui ne produit pas de poulains et dont le
travail s’emploie sans utilite reelle, il y a non-seulement consommation
de denrees en pure perte, mais encore privation du gain qui provien-
drait de la Iransformalion de ces niemes denrees en lait, en laine ou en
viande, par l’intermediaire d’une bete de rente.
En France, le tirage des charrues et des autres instruments de cuiture
et les transports consomment approximativement 52 5 millions de journees
de chevaux et mulets, 675 millions de journees de bceufs et vacbes de tra
vail. C’est en tout 1,200 millions de journees de travail, sans compter
celles qui sont perdues'. Ces journees reprösentent une depense de
2,800 millions de francs pour 1’agriculture; un vingtieme seulement de
reduction sur ce nombre, a l’aide d’une meilleure utilisation des forces
disponibles, ce qui ne serait nullement difficile, produirait une epargne
de 60 millions de journees valant 1 4o millions de francs, et permettrait de
tenir un plusgrand nombre de jumcnts poulinieres.
Ces chiffres suffisent pour montrer combienest importante laquestion du
travail, et combien ellemerite de fixer l’attention des cultivateurs francais 2 .
Pour le betail de rente, qui comprend tous les animaux domestiques
dont la destination est de Iransformer les fourrages en produits vendables,
tels que laine, lait, viande, lard, Cleves, etc., il faut en avoirle plus pos-
sible, ou mieux autant qu’on en peut parfaitement nourrir, car c’est un
principe admis que les animaux mal nourris [iroduisent peu et chere-
inent, comme les machines insuffisamment aliment^es et mal conduites;
1 Le nombre dos chevaux de travail peutetre
evalud ä 2,5oo,ooo en France. En comptant
dans une annee moyenne 270 journees de tra
vail, le nombre de journees de travail corrcs-
pondant a cet effectif serait de 675 millions.
2 La France est l’un des pays qui, relali-
vement au nombre de ses juments, produit le
moins de poulains.
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