I<j4 EXPOSITION UiMV EliSELLE DE VIENNE.
les accroisseinents d’clTcclif de cos besliaux constituent donc un inoyen
certain d’apprecier lo progres de la culture d un pays.
II y a dix ans, le Royaume-Uni possedait en tout 8,000,000 beles
bovines; en 1 8f>5-G6 , le typhus conlagieux vint surprendre l’Angleterre;
faute d’une loi et de mcsures energiques prises immediatement, 9/10,000
betes succomberent au fleau ou furent abaüucs; l’elevage subit le contre-
coup de re veritable desastre et fut enraye. La maladie ayant disparu,
l’agriculture anglaise fit de grands efforls pour reparer ses pertes; en
1869, le deficit cause par Fepizootic etail comble, et l’effectil de iS63
elait depasse de 5oo,ooo tetes; il avait atteint le cbiffre de 9,078,000
animaux. Depuis lors, la populalion bovine a suivi un mouvement as-
censionnel continu et a peu pres regulier.
En 1870, eile dtait nionlee 9,930,000 tetes.
En 1871,« 9,34G,ooo
En 1879, ä 9,719’°°°
En i8 7 3, ä io,i53,6 7 o
En dix ans, l’augmentation a ete de 1,585,000 betes bovines, ou de
1.8 p. 0/0 par an: cest le double du chiffre de l’accroissement de la
population humaine.
L’efTectif actuel du gros betail correspond a 5a5 tetes par 1,000 hec-
tares exploites : c’est aoo betes de plus, a surface egale, cpie les Etats-
Lnis. Ce cbiffre ne donne pas encore la mesure de toule la superiorile de
l’agriculture britannique : il y aurait, en sus du nombre, a tenir compte
du poids et de la valeur de chaque tete de betail; il est inconlestable que
cbaque bete bovine, dans le Royaume-Uni, pese bien en moyenne un tiers
de plus que celle des Etats de FAmerique septentrionale, et vautle double,
sinon plus.
En France, l’agriculture possede 3qo tetes de gros betail par 1,000 bec-
lares cultives : c’est 1 45 de uioins que l’Angleterre; le climat, a vrai dire,
n’est pas aussi favorable pour la production du betail cbez nous que chez
nos voisins d’outre-Manche. De grands progres ont deja ete reabses par
nos eleveurs, il leur en reste beaucoup d’autres a faire; il ne faut pas
toutefois se le dissimilier, nous n’aurons jarnais les plantureux herbages
de l’lrlande et de la Grande-ßretagne. mais, ainsi que nous 1 avons deja
dit, nous avons d’autres compensations.
L’espece ovine, dans le Royaume-Uni, ne s’est pas comportee comrne le
gros betail: au lieu d’une augmentation dans Feffectif des troupeaux, nous
trouvons 1111c diminution. M.de Lavergne evaluait, en 1860, a 35 nnlbons
b> nombre de moulons existant dans le Royaume-Uni.