AGRICULTURE.
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(|ue chaque hectare produit plus actuellement qu’en 1 8Go, que l’accrois-
sement est de i,8 p. o/o par an. Cette plus-value corrobore donc pleine-
ment le chiffre auquel nous sommes arrive par l’evalualion directe des
progres de la culture.
[ja production des fourrages et relle de la viande croit donc beaucoup
plus vite que la population buniaine; si le prix de la viande, nean-
inoins, est en bausse continuclle, il laut attribuer le fait ä la prosperile
generale du pays, qui grandit de jour en jour et perniet ä cbacun de con-
sommer beaucoup plus de viande; la hausse des prix est la consequencc
de ce que la consommation de la viande croit conime 4, alors que la po
pulation augmente comme 1 et le betail comme 2.
Pour les porcs, les progres n’ont pas 4te bien sensibles. Les effectifs,
de 1860 a 1873, ont toujours oscille entre 3,5oo,ooo et 4,000,000
de tetes; l’elevage en accroit le nombre quand l’annee est bonne et qu’il
y a abondance de menus grains et surtout de ponimes de terre; il y a di-
minution, au conlraire, quand ces demhes viennent a manquer: c’est ce
qui s’est produit en 1872; aussi y a-l-il eu inoins de porcs en 1873 que
dans les annees precedentes. En moyennc, on pcut estimer que le Royaume-
Uni a eu, pendant les dix dernieres ami6es, 4 millions de ces animaux,
soit 2 10 par 1,000 hectares exploites; c’est encore, relativement, beaucoup
plus qu’en France, oü l’effectif comprend 5,377,000 porcs et correspond a
tG3 betes par 1,000 bectarcs en culture. lei la superioriorite de l’agri-
culture anglaise n’a nulle raison d’etre.
Le progres reel qui s’est produit en Angleterre dans l’esp^ce porcine
reside parliculiürement dans le perfectionnement du porc comme machine
a faire du lard et de la viande. Les ^leveurs sont arrivds a produire des
animaux qui grandissent et engraissent avec une rapidite remarquable :
s’assimilant energiquement les parties alibiles de la ration, n’y laissant
que tres-peu de substances inutilisees, comme les bonnes machines de l’in-
dustrie, ne faisant que tres-peu de dechets, ces betes ameliorees donnent,
pour la m£me quantit^ de nourriture, 10a 1 5 p. 0/0 de produit en plus
que les races du continent. Les Anglais ont commence par ameliorer les
petites races, qui forment le premier et le plus facile des Echelons a gravir
dans la poursuite du perfectionnement des animaux domestiques; puis
ils ont cherche a effectuer le meme progres dans les races de moyenne
et de grande tadle; cette transformation s’effectue; eile est deja beaucoup
avancee, de sorte qu’aujourd’hui le meme effectif ne represente certaine-
ment plus le meme poids vif ni la meme production de lard et de jambon
qu’en 18 6 3.
D’apres les chiffres fournis a la Commission specialc de la Chambre des