AGRICULTÜRE.
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autre cause. La marchandise a subi l’effet de la loi de l’offre et de la de-
mande : l’erreur a ete de croire a ia permanence de ce qui etait accidentel
et momentane. Des 1867, nous avons pu ais^ment demontrer que ces
craintes etaient chimeriques, et que les elcveurs australiens etaient plus
frappes cpie les cultivateurs curopeens par la baisse enorme de nos mar-
cbes : les laines de l’Australie ne peuvent, en eflet, a raison des risques
et du taux excessif des transports par terre, arriver economiquement en
Europe, qu’autant que le prix de nos laines indigenes n’est pas inferieur
a 9 fr. 28 cent. le kilogramme en suint. Elles jouent, comrne les bles
etrangers, le röle de moderateur des prix, et empechent ceux-ci de s’elever
au delä d’un certain cliiffre; l’Australie est, a cc point de vue, une veri-
table providence pour l’Europe, car sans eile les troupeaux de l’Europe
n’auraient pu repondre a la consommation. La laine serait montee a 1 o
ou 1 2 francs le kilogramme, et la moitie de la population, surtout les ou-
vriers, se trouveraient par lä privds de l’usage si hygienique des vetements
de laine. Cc pays est appele ä rendre un autre Service ä l’Europe, celui
d’accroitre ses ressources alimentaires en viande. Deja d’mteressants essais
ont et4 faits pour rendre les viandes transportables; il y en avait de tres-
bons dchantillons ii l’Exposition. La classe laborieuse trouvera cortaine-
ment dans les conserves australiennes une nourriture aussi substantielle
et plus ^conomique que celle que procure la viande fraicbe, dont le prix
s’eRive de plus en plus.
Les autres especes domestiques ont pris en Australie moins de develop-
pement relativement que le mouton, mais le progres ne laisse pas cepen-
dant d’etre considerable, comme on en peut juger par le lableau suivant,
dans lequel ont efd groupes les effeelifs ä deux epoques distinctes, mais
tres-rapproehees :
La plus grande augmentation est celle de l’espece bovine, dontle nombre
s’est accru de pres de 2 millions de tetes, ou de 6/1 p. 0/0 en trois ans :
il n’y a nulle pari exemple d’un pareil progres!