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permettre au chercheur d’etudier les ressources de l’agriculture germa-
nique et d’apprecier sa Situation presente, s'es institutions et son avenir.
Toutes les plantes cultivees etaient representees par d’excellents speci-
mens; les c^reales garnissaient de nombreux gradins; a cote d’echantil-
lons de 10 ä 20 litres en sac, on voyait les gerbes de chaque vari^te
montrant la qualite de la paille, sa longueur et la grosseur des epis 1 ; on
y remarquait encore des colleetions tres-variees de semences de toutes
sortes de pois, de f^veroles, de haricots et de graines de lupin. L’Alle-
magne fait de cette derniere plante, dansses sables secs, une culture qui,
enfouie en vert ou consommee par des moutons, lui rend les plus grands
Services. Les semences de trcfle et de luzerne abondaient aussi, et k ce
sujet un professeur avait eu Fingeinieuse idee de signaler une fraude dont
eiles sont l’objet de la part des grainiers allemands; cette fraude consiste
a introduire dans la semence ä vendre de la brique pilee; celle-ci est ta-
misee de fajon a en obtenir des grains qui aient Faspect et la grosseur
de la semence de trefle ou de luzerne; ce sable se confond tellement avec
les graines de ces legumineuses, que certains marchands ont pu impun^-
ment en ajouter jusqu’a 35 p. 0/0 a leurs semences; le microscope per-
met ais^ment de constater cette fraude, qui s’est faite, parait-il, pendanl
des annees sur une tres-grande Schelle.
Les plantes industrielles attiraient surtout Fattention des visiteurs; on
y remarquait une belle collection de tabac. Les vitrines de la Baviere con-
tenaient de tres-belles feuilles de cette plante; les tabacs de Pfalz meritcnt
toujours d’etre signales comme les plus lins et les mieux prepares. La cul
ture de cette plante prend de plus en plus d’extension enAllemagne, et le
gouvernement en favorise le developpement. La Prusse se propose toutc-
fois, pour accroitre les ressources de la caisse de l’Empire, de doubler
Fimpot etabli sur le tabac; eile le pourra sans nuire sensiblement a la
consommation, puisque la matiere sera encore tres-peu frappee. L’impot
n’est pas pergu en Allemagne comme il Fest en France; la fabrication et
le commerce des tabacs a fumer et apriser sont completement libres; Firn-
1 L’enipire allemand, avec une popuiation
de Zu millions d’habilants et un lerriloire un
peu plus grand (de 2 millions d’hectares envi-
ron) que celui de la France, produit, annee
moyenne, 260 millions d’hectolitres de ce-
i’eales, savoir :
Froment 36,000,000 hectol.
(C’esl-ä-dire le tiers de la France.)
Seigle 96,000,000
Orge 3o,000,000
Fpeautre \ 5,000,000 hectol.
Avoine 87,000,000
(C’est de 10 a i5 millions d’hectolilres de
grains de plus que la France.)
L’Allemagne recolle, en outre, 272 millions
d’hectolilresde pommesde terre,ce qui equi-
vaut «6 6 hectol. 3/6 par habitanl.
L’Allemagne ayant i6,t56,ooo heclares de
bois, il s’ensuit que le sol exploite par l’agri-
culture est inferieur en etendue de 5 millions
»riiectares a celui de la France.