AGRICULTURE.
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A l’interieur, le bätiment etait garni de nombreux Gchantillons en sacs de
io litres de cereales, de semences de legumineuses et autres plantes; les
seigles etaient surtout remarquables par leur qualite; les feuilles de tabac
etaient bien preparees; mais les bies et les avoines Etaient mediocres; les
blasses de lin et de chanvre et les laines merinos exposees ne valaient pas
celles du prince de Schwartzenberg.
L’exposition de l’archiduc Albrecht, l’un des protecteurs les plus ardenls
de l’agriculture, et quc l’on trouve partout ou il y a un intdret agricole ä
soutenir ou ä patronner, a aussi tres-vivement attire l’attention des visiteurs.
Les produits de ses domaines, qui ne comptentpas moins de 100,000 hec-
tares, les cartes et les plans des nombreuses ameliorations qu’il a effec-
tuees, de ses distilleries et de ses maisons ouvrieres, formaient un en-
semble des plus intbrcssants; ses chanvres et ses grains etaient vraiment
remarquables; mais ce qui a surtout vivcment frappe le public parmi les
objets exposes, c’etait une merveillcuse collection ou plutot un verkable
musee d’insectes nuisibles et uliles ä l’agriculture : il n’est pas possible
d’avoir un ensemble plus complet, mieux arrange, plus methodiquemcnt
classe, et d’arriver a preparer avec plus de perfcclion les insectes les plus
lenus; les larves, les chrysalides et les papillons les plus fragiles s’y moii-
traient comme s’ils etaient vivants; les chenilles surtout faisaient l’admi-
ration generale. A cöte de l’insecte, des tableaux faisaient voir les parties
des plantes attaquees par eux et leurs degäts: cetle remarquable exposi-
tion, fruit du au travail laborieux et delicat d’un des agents du prince,
etait cotGe comme valeur a la somme de 80,000 francs. En voyant ce
que peut le travail et la perseverance, on en vient a regretter que les pro-
fesseurs de nos ecoles n’occupent pas davantage leurs loisirs a reunir des
collections analogues; nos ecoles d’agricullure laissent bien ä desirer sous
ce rapport; avec du temps et de la perseverance, eiles pourraient ä la
Jongue se constiluer de veritables et [)recieuses richesses; c’est une ceuvre
de longue baieine, mais l’instruction des maitres et leur enseignement y
gagneraient.
Une mention particuliere revient encore ä l’exposition d’un autre grand
proprietaire autrichien , le baron de Sina, qui exploite de vastes domaines
en Moravie. Ses laines surtout etaient tres-belles; ses troupeaux de souche,
qui comptent /i,G5/i tetes, appartiennent a la race eleclorale pure et vien-
nent des bergeries de M. Gadegast, eleveur celebre de la Saxe.
Les houblons de la Boheme, de la Moravie, de la Carinthic et de
la hasse Antriebe meritent aussi d’etre signales; les premiers jouissent
d’une grande reputation et continucnt a la mdriter; la culturc de celte
plante embrasse 8,000 hectares environ en Antriebe, et a produit, en