250 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
G’est la grande propriet4 qui predomine; les doraaines de 25, 3o et
5o,ooo hectares ne sont pas rares. Les famillcs de paysans les exploitent
par lots de 6 a io hectares, moyennant une redevance fixe en argent et
la fourniture d’un certain nombre de journees de travail, soit pourlabours,
ou pour charrois, et de quelques pieces de volaille ou de gibicr. Tout
cela, dans les bonnes terres, represente environ 3o Francs par bectare.
Le cultivaleur cst pauvre et mene une existence penible. La terre qui ne
peut etre louee de la sorte est exploilee par les propnetaires, ou directe-
ment, ou par Tintermediaire de fermiers gen^raux, au rnoyen des journees
dues par les colons, et de journaliers suppleinentaires si cela ne sullit pas.
La culture a vapeur est tellement impos^e par ces condilions, qu’elle com-
mcnce a enlrer dans les habitudes.
Le Systeme cultural est encore tout a fail extensif; ble et mais, telles
sont les deux recoltcs qu’on rencontre partout; toutefois lorge donne un
grain assez estirnd, et 1c colza gagnc du terrain. Mais nulle pari on ne voit
encore de prairies artificiclles; la luzerne cependant rendrait dincontes-
lables Services, en subvenant a la penuric defourrages qui decime les trou-
peaux en eie comme en hiver. Le rendcment moyen des terres dans les
bonnes annees est de 12 hectolitres de ble, 18 de mais et 10 de colza;
les labours superficiels ne sauraient assurer davantage. La pratique des
labours profonds et des defoncements du sol tous les trois ou quatre ans
rendrait a ce pays d’inestimables Services, en permeltant desubstituer aux
maigres pätures de riches luzerniercs, et en doublant le rendement des
cereales; nous en avons fait l’experience en Alg^rie, dans des conditions
analogues.
Avec le labourage a la vapeur, et par les memes raisons, le battage a
la vapeur est venu s’implanter dans ces contrees, et, quand on descend le
Danubeapres la moisson, on voit a 1’oeuvre lesgrandes macbines anglaises,
au sortir desquelles le grain est porte sans retard a bord des bateaux
a mar res le long de la rive du lleuve. Tout 1 outillagc agricole devra suivre
ces transformations rapides. Les constructeurs du pays semblent se lncttic
en mesure d’y repondre; mais ils ont encore bien a faire, a en juger par
l’exposition de MM. Walter et Valentin Potzarsky. L’Ecole d’agriculture de
Panteleimon, prcs Bucharest, sous Thabile direction de M. Aureliano, a
beaucoup contribmS a faire entrer le pays dans la carriere d intelligente et
fructueuse activite ou il s’avance a grands pas. La fabrication irancaise
trouverait un terrain propice pour lütter contre les constructeurs anglais
et allemands, par suite des profundes sympathies qui regnent ici en notie
faveur.
En dehors des cereales, il faut encore dirc un mot du colza, du chanvre,