AGRICULTURE.
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du lin, et surtout des bois, qui sont tres-rcmarquables. Le vignoble occupe
100,000 heclares, et produit, dansles meilleures annees, £93,000 hecto-
litres. Tout sc consomme dans le pays et ne nffiriterait pas Fexportation :
le vin roumain, comme celui dTtalie, manque de bouquet; il y a beaucoup
a faire a cet (igarcl.
Les terres arables valent de 200 a Aoo Francs : c’est la moiti^ et meine
le tiers de ce qu’elles sc vendent actuellement en Hongrie; en friclie on
ne les estime pas au delä de 100 Francs. Ijes grandes exploitations se
louanl sur le pied de i5 a 3o Francs, Finteret paye par la terre se rap-
[iroclie de 7 p. 0/0 par an; ce que l’on a achete il y a quinze ans seulement
rend aujourd’hui 20 a 25 p. 0/0 du Capital engago. On voit ce que
pourraient tirer de pareilles circonstances des jeunes gens entreprenants,
capables et munis d’avances süffisantes. 11 ne manque cependant pas de
difficultes: en premier lieu, une secheresse qui souvent detruit la totalite des
recoltes, une population clair-semee et peu laborieuse, des öpizooties fre
quentes, Fabsence de chemins praticables. Mais ces obstacles n’ont riend’in-
surmontable, tant s’en laut. Nous avons vu quelles merveilleuses disposi-
tions le pays olFrait pour Firrigation : ce qui n’est pas arrosable peut ätre
defonce a la vapeur, voila la secheresse conjuree. Le materiel perfectionne
suppffiera au defaut des bras, et Fappät du gain triomphera de Fapathie
d’une race vive et intelligente, mais opprimee depuis des siecles. Gräce
a Fassainissement du pays par quelques travaux, gräce ä un traitement
mieux entendu et ä la creation de luzernieres qui assurent aux troupeaux
des ressources contre la faim, le betail craindra moins les maladies. Quant
aux chemins, les Carpathes renferment, pour leur construction, des ma-
teriaux excellents et en quantite inepuisable. Que la Roumanie consacre
une centaine de millions ä Famenagement de ses eaux et ä Fachevement
d’un reseau de bonnes routes ernpiernics, perpendiculaircs aux cours
d’eaux et auxvoies ferrcies, et eile pourra tirer parti, en sus des produits
de son travail dans la plaine, des richesses renfermees dans les magni-
liques forets de ebenes qui ombragent les montagnes, bcrceau et refuge de
sa population; eile pourra reproduire Fimage et se promettre les destin^es
du Piemont.
X
ItLSSIE.
L’empire de Russin occupait, relativementä son immense etendue, une
bien petite place dans Fenceinte du Prater : il ne prenait que 5oo metres
carres dans le pavillon oriental de Fagriculture, et dans les galeries prin-
cipales, ou une certaine partie de ses produits agricoles a effi reunie,