II
RAPPORT DE M. 41ME BOUTAREL,
MEMBRE Dü JURY INTERNATIONA!.
Cette ann^e, les richesses de Tagriculture et les chefs-d’oeuvre de l’in-
dustrie sont r^unis dans le palais de TExposition universelle de Vienne.
Les produits expos^s sont repartis en grandes divisions, savoir: ma-
tieres premieres mkessaires a l’alimentation et ä Tindustrie;— machines-
outils, materiel des transports, moteurs; — produits chimiques, machines
agricoles;— produits de grande consornmation, etc.
D’apres notre programme, il convient de nous arrrlter sar la partie qui
concerne spöcialement Tagriculture, afin d’en apprccier les progres et de
constater oü nous en somrnes actuellernent en France.
Pendant des siecles. Tagriculture a dte le premier des arts.
Les anciens Tavaient en honneur : c’est eile qui a donne naissance a la
civilisation, en faisant perdre a Thomme ses babitudes nomades et en le
groupant en tribus d’ou sortit la eite.
Nous lui devons surtout le developpeinent des grandes qualites morales
qui constituent le fond des nations intelligentes et fortes: Tordre, la pr^-
voyance, la vigueur et la droiture de l’esprit.
Et si Ton considere que la puissance d’une nation depend beaucoup
aujourd’bui de sa force numerique. on voit que Tagriculture est plus que
jamais destin^e ;i marcher a la tete des arts utiles, puisque cette force nu-
m^rique depend elle-rneme des facilites que les populations trouvent a se
nourrir ou ä s’entretenir avec les produits du sol qu’elles habitent.
Toutefois nous ne somrnes plus au temps ou le lubourage et le paturage
^taient nos seules sources de richesse.
De pays essentiellement agricole quelle etait en raison de son clirnat
tempere et de la variete de ses productions, la France est devenue, depuis
i83o, un grand pays industriel.
Elle le doit au diveloppement des routes, des canaux, a Tamelioration
des voies lluviales, a IVtablissement des chemins de fer, ä la navigation a
vapeur, et surtout ä la liberte orgamsk, qui, en degrevant les matieres