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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
dans l’^tat d’inferioritd ou eile se trouvait en 1867, et oü 011 la retrouve
en 1873, par rapport aux progres faits par les diverses industries.
G’est en 1857 seulement qu’ont commence les grands concours regio-
naux d’animaux reproducteurs, d’instruments etdeproduits agricoles, avec
primes d’honneur pour les ameliorations les plus utiles et les plus profi
tables.
Gräce a ces concours, proprielaires, fermiers, melayers, laboureurs,
garfons de ferme de la plus grande partie de la France, ont pu connaitre
et apprecier, en les voyant fonctionner, les inacbines agricoles nouvelles,
ainsi que les machines importees qui font la fortune de certains pays :
charrues, herses articuUes, scnrißcateurs, rouleaux, semoirs, faucheuses, fa-
neuses, räteaux, moissonneuses, machines d battre.
C’est ainsi que les methodes nouvelles se sont propagees, que le mate-
riel agricole s’est amelior^, et que les engrais artificiels ont ete connus ou
mieux employes.
On a fertilis^ les sols ingrats : on a assaini, par des drainages ou des
tranchees couvertes, par de profonds labours, de fortes fumures et des
chaulages, les terres silico-argileuses a sous-sol impermeable; en un mot,
on a cultive la Sologne, etc. etc., et recolt^ du froment lä ou ne poussait
que la bruyere.
Mais, s’il est vrai de dire que les concours regionaux ont puissamment
conlribue aux progres agricoles en vulgarisant l’emploi des machines nou
velles et des engrais artificiels, il convient d’attribuer l’origine de ces
progres, d’abord ä la cbimie, et ensuite a nos savants professeurs, qui ont
compris que la Science devait descendre du champ de 1’abstraction dans
le domaine de la pratique, pour devenir, en matiere d’agriculture notam-
ment, Tintime alli<5e des agronomes.
Voila comment l’agriculture, qui naguere encore ^tait un art, s’est
transform^e en une Science, basee sur la methode experimentale et ration-
nelle, qui garantit ä tous ceux qui l’appliquent intelligemment la produc-
tion mUfinie du sol.
Cette Science se proposa d’abord de connaitre les principes nutritifs qui
manquent a la terre et qui lui ont et4 enlev^s par les diverses cultures,
et ensuite de trouver le moyen de les lui donner ou de les lui restituer.
Aussi les premiers travaux de nos savants chimistes porterent-ils
sur :
i° La composition des differentes natures de terrain;
9° La connaissance des elements fertilisants absorbAs par les diverses
cultures;