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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
3° Qu’en consequence, apres certaines recoltes, il est indispensable
d’approprier le sol et de l’ameliorer par l’addition mesuree des subslances
necessaires a la nutrilion des plantes qui doivent faire l’objet de la nouvelle
culture;
4° Que le fermier qui se sert uniquement de furnier d’etable et qui vend
a la fois ses recoltes et son betail fait perdre a ses terres une partie de leur
valeur, en leur enlevant chaque ann^e une porlion des elements qui cons-
tituent leur puissance productive, c’est-ä-dire leur ferlilite;
5° Qu’un des signes essentiels de l’epuisement du sol, pour les terrains
arables notamment, consiste dans la diminution du poids des grains;
6° Que chacun desprincipes nutritifs a pour les plantes une valeur egale;
d’oii il suit qu’un d’eux manquanl dans le sol ne peut etre remplace
par aucun autre, en sorte que si, par exemple, il manque dans un champ
de l’azote et de l’acide pbosphorique, il est inutile de fumer seidement avec
des engrais tres-riches en azote, ce dernier ne devant exercer aucun effet.
D’oü ils conclurent qu’il faut absolument, pour avoir un eilet utile, donner
ou restituer au sol tous les principes qui lui manquent.
De ces essais, de ces nombreuses analyses, naquit la Science nouvelle
des engrais artificiels, dont le but fut d’etablir et de faire connaitre la com-
position et l’action des matieres fertilisantes d’origine organique ou mine
rale si necessaires ä la culture intensive.
C’est donc maintenant a nos savants professeurs de former des moniteurs
charg^s d’apprendre a nos cultivateurs les diverses doses d’engrais artificiels
qu’il faut ajouter aux dilfcrents sols et, en consequence des diverses cul-
tures, au furnier de ferme, ä ce furnier qui agit d’abord chimiquement en
raison des sels qu’il renferme, et ensuite physiquement en rendant le sol
plus permeable a l’humidite et ä l’action de l’air 1 .
Malheureusemcnt, les agents artificiels, sources de fertiliie, sont cncore
peu employes : chaux (bydrate, sulfate ou carbonate de chaux), azote (sul-
fate d’ammoniaque, nitrate de soude et de potasse), mines de Stassfurt
(chlorure de potassium et de magnesium);
Phosphate de chaux (os broyes et pulvdrises);
1 En effet, avec le furnier de ferme, cet
engrais normal, «les pailles plus ou moms
altrrees qui en font partie ameublissent la
tcrre et en favorisent l’aeration; les matifaes
organiques du furnier, qui se deromposent,
qui fermentent et qui se brulcnt par l’action
lentede fair, maintiennent autour des graines
en germinalion et, plus lard, des racines et du
chevelu des racines, une temperature favora-
ble. Le furnier ne reslilue pas seulement a la
terre les pliosphales ou les sels de potasse
qu’elle avait cedes aux cultures , il constitue,
avec les elements calcaires ou alcalins du sol,
une nitriere artificielle, oü se regenere le
nitre auquel la plante emprunle surlout son
azote."