partout, constamment et p^riodiquement, aux epoques des tenlatives
d’alienation du domaine forestier.
Ce que nous voulons conslater seuleinent, c’est l’indecision des hommes
les plus autorises ä faire prevaloir leurs opinions et l’importance capitale
de ces hesitalions.
Tout ce qui touche aux forets se ressent de cet etat maladif, et le deboi-
seinent continue jusqu’a ce qu’un nouveau Colbert impose la rigidite
dune volonte ä la place de la steril ite des conseils.
L’opinion publique s’erneut parfois, et puis eile se detourne sous le
coup de preoccupations, non pas plus puissantes, mais a plus courte
echeance.
Et pourtant, combien ce qui se passe dans les Etats deboises devrait
faire ouvrir les yeux a ceux qui possedent encore quelques nchesses fores-
lieres! On a toujours, a ce sujet, par!4 de l’Angleterre, qui ne possede
pas, dit'On, plus de 3o,ooo hectares de forets domaniales, sans tenir un
compte süffisant, a notre avis, des grandes proprietes immuablement in-
feodees a l’aristocratie anglaise, et dans lesquelles le boisement occupe une
part des plus larges.
Mais prenons l’Angleterre teile qu’on nous la represente, et examinons
comnient eile agit. Nous trouverons que de toutes les nations c’est eile
qui fait les plus grands efforts pour la bonne administration et la consei-
vation de ses bois.
Son domaine forestier n’existe que dans ses colonies; mais aussi de
quels soins et de quelles precautions l’entoure-t-elle? Ses forestiers
viennent puiser leur instruction aux Ecoles de France et d’Allemagne;
eile ne recule devant aucun sacrilice de temps et d’argent, et eile a su lor-
jner pour ce service une pepiniere de jeunes et savants olficiers dont le
merite est incontestable.
Si du Nord nous passons au Midi, nous voyons lEspagne et lltalie
luttant de leur mieux contre les consequences funestes du deboisement.
En Espagne, les plus louables efforts des ingenieurs forestiers sont conti-
nuellement contre-balances par les troubles politiques qui dechirent cette
malheureuse nation, et, pour la prospentc 1 des foi(‘ts comme pour ctlb
des peuples, la stabdite est indispensable.
En Italie, les conditions ont ete plus favorables, et les tenlatives du
Gouvernement pour creer une bonne administration forestierc ont ete
couronnees de succes.
II n’est peut-etre pas inutile de rappeier dans quelles circonstances
lous ces efforts ont ete entrepris. II y a quelques annees, l’Italic commen-
cail a se regenerer; des usines s elabbssaicnl de toutes parts, et neu ne