V
RAPPORT DE M. GUSTAVE HETZE,
MSPECTEDR GENERAL ADJOINT DE L’AGRICULTÜRE.
(Delegue par ]e Minislero pour l'organisatioo de i’exposilion speciale de la Direction
de l’agriculluro.)
Pendant les siecles derniers, l’agriculture dait considenic comrne un
veritable mutier; eile dait alors pratiquee par des liommes peu instruits,
qui suivaient les mdhodesadoptees de temps immemorial, sans se douter
un seul instant qu’il put en exister d’autres.
II est vrai que, pendant le xvn c et le xvm” siede, on a publie des livres
dans le but d’eclairer les classes rurales, mais ces ouvrages eurent, en
general, peu de succes. Ce fait n’a rien qui doive etonner. A ces epoques,
les travaux de l’agriculture proprement dits presentaient peu d’attrait; it
part quelques exceptions, ils daient devolus a la classe la plus pauvre et
la plus ignorante de la nation; de plus, les procdles de la culture appar-
tenaient au Systeme extensif, qui donnait peu de produits et exigeait peu
de savoir.
Tout cela est bien change aujourd’hui. Trois Sciences d’un intdet pri
mordial, la cbimie, la ])hysique et la mecanique, ont ete pour ainsi dire
criiees depuis un siede. A i’aide de ces puissants leviers, de grandes diffi-
cultes ont de surmontds dans toutes les branches de i’art agricole, et de
nouveaux horizons ont de ouverts ä l’intelligence et a Facti vite des culti—
vateurs.
La guerre et les rdolutions avaient amene Fepuisement; la paix qui les
a suivies a multiplie les besoins. Alors l’homme a exigö de la terre une
plus grande production : on a travailF; les tdes ont dirige les bras; on
a compare les climats, les sols, les planlos et les animaux; l’Angleterre a
construit des machines, perfectionne ses races, et la France a multiplie
les plantes et le bdail qui alimentent sa population. Chaque contree s’est
emparee des decouvertes de sa voisine; on a defriche des landes, desseche
des marais, draine des terres humides; tout principe a rec,u son applica-
tion. Partout l’agriculture a prouve que la lerre renferme d’inepuisables