AGR1CULTURE.
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L’agriculture franfaise n’avait pas envoyd a Vienne un grand nombre
de produits; par contre, les produits agricoles exposes par l’Autriche, la
Hongrie, la Belgique, etc., occupaient une surface considerable. Cette
difference s’explique aisement. La France, contrairement ä ce qu’elle avait
fait a l’Exposition universelle de Londres, en 1862, n’avait pas juge
utile cette fois de centraliser les produits de l’agriculture des diverses
regions, de les expedier a ses frais et de se charger de leur installation.
La plupart des agriculteurs n’ayant pas int^ret, comme les commergants
et les industriels, a s’imposer des d^penses parfois importantes, se sont
abstenus des lors d’envoyer leurs produits ä l’Exposition. Les meines faits
auraient ete observes en Belgique, en Italie, etc., si les Gouvernements
de ces puissances n’eussent pas pris ä leur charge toutes les depenses de
transport et d’installation des produits de l’agricultue proprement dite.
Toutes choses Egales d’ailleurs, l’Exposition frangaise, quoique tres-
modeste, renfermait des produits ayant un grand inteiret.
Le pensionnat des Freres de la Doctrine chrdienne avait exposd une
collection importante de plantes alimentaires : cereales, I^gumineuses a
cosses, pommes de terre, etc. Chaque varide de ble, orge, avoine, pois,
baricot, etc., dait accompagnee d’un specimen des graines qu’elle produit.
Cette collection est cultivd avec soin par le frere Bernardin, professeur
d’agriculture. Les varidd les plus meritantes sont propagds avec un cn-
tier desint^ressement par l’etablissement dans les ddpartements de la Marne,
des Ardennes et de l’Aisne.
Les cdrdales envoyees par M. Pilat, a Brebieres (Pas-de-Calais),
n’avaient pas l’importance de la collection precedenle, mais dies se fai-
saient remarquer par la beaute de leurs tiges, de leurs epis et de leuis
grains. Ces cereales caracterisaient träs-heureusement la vigueur avec la-
quelle le froment, l’orge et l’avoine se ddveloppent dans 1’Artois et la
Flandre, lorsque les terres sont bien cultivees. Aucune exposition agricole
organis^e a Vienne ne presentait des cd^ales aussi remarquables et aussi
productives.
M. Vaury, cultivateur a Crisenoy (Seine-et-Marne), avait expose plu-
sieurs belles gerbes de ble de semence. Ce n’est pas la premiere fois, du
reste, que les bles de provenancc anglaise, cultives par M. Vaury, attirent
les regards des agriculteurs.
La France cultive annuellement la betterave de Siliisie sur une superficie
considerable. Cette racine alimente les sucreries indigenes et les distilleries
de betterave. Malheureusement, eile est sujette a diigenerer; alors son
collet s’dargit, se developpe hors de terre, et sa teneur en sucre diminue.
Cette degenerescence preoccupe depuis longtemps divers agriculteurs.