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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
C’est dans le but de fournir des graines provenant de racines bien failes
et tres-sacchariferes, que MM. Desprez pere et bis, a Cappelle (Nord),
ont juge utile de choisir une a une leurs racines porte-graines et de doser
la quantile de sucre qu’elles renferment. Leur exploitation possede un la-
boratoire de chimie qui est dirig4 par M. Violette, professeur a la Facultö
des Sciences de Lille. Par la selection, l’analyse et le concours des engrais
chimiques, MM. Desprez sont parvenus a recolter des betteraves qui
dosent jusqu’ä i3 p. o/o de sucre. Les Varietes qu’ils cultivent sont au
nombre de trois : la belterave ä collet rose, la betterave a collet vert et la
betterave a collet gris. Chaque racine porte-graine pese de 200 4
4oo grammes. La surface consacree annuellement a cette culture s’eleve a
200 hectares; eile permet a MM. Desprez de satisfaire aux demandes qui
leur sont adressees de l’Autriche, de la Russie et de la Belgique. 11 y a
vingt ans, la France 4lait tributaire de l’etranger pour les graines de bette
rave a sucre.
La culture du safran avait autrefois une grande i.nportance. Au
xvi e siede, cette plante tinctoriale dait cultivee dans l’Angoumois, le
Comtat, l’Albigeois et le Gatinais. Le safran qu’on recoltait dans cette der-
niere province etait de qualite parfaite et superieure au safran d’Italie et
d’Allemagne; malheureusement, les alterations qu’on lui a fait subir Font
fait deprecier sur les marches et ont oblige les cultivateurs ä restreindre
sa culture. Henri II, il est vrai, fit defense, le 18 mars i53o, de faire
aucune mixtion dans le but d’alterer ses qualites; mais, malgre les peines
severes edictees par son ordonnance, 011 a continue pendant longtemps a
y meler du sable, du miel, etc. A cette epoque, dit Fordonnance de
Henri II, l’exportation du safran permettait au tresor d’encaisser annuel
lement de 200,000 a 3oo,ooo livres.
La culture de cette plante est toujours suivie dans le Gätinais. M. Char-
rier-Sarradin, ä Pithiviers (Loiret), avait expose du safran qui etait
remarquable par ses belles qualites, et qui rivalisait, sous cerapport, avec
les safrans recoltes en Asie.
M. Bignon, proprielaire a Theneuille (Allier), exploite depuis vingl-
cinq ans, a l’aide de metayers, un domaine de 45o bectares. En exposant
des plans, des dessins, etc., il a fait connaitre l’etat ancien et l’etat actuel
de cette propriete.
En i84g, les terres du domaiue de Theneuille etaient pauvres, hu
mides, couvertes en grande partie de landes et de broussailles, et les
pentes, ravinees par les eaux, olfraient de grandes inegalites; les balimenls,
mal construits, mal aerbs et insalubres, ressemblaient a de verilables
masures; les chemius etaient impraticables; les prairies fournissaient un