144 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
souples que celles de nos voisins, elles adoptent dans toutes leurs qua-
lites les formes, les couleurs, les aspects les plus divers, se pretent a tous
les usages, en meme temps qu’aux exigences les plus capricieuses de la
mode, et constituent un genre tout a fait different et generalement prefere.
Nos etoffes pour confections de dames ont &e le grand succes de la
laine cardee; le Jury, dans les qualites fines, les a sponlanement declarees
sans rivales. Les velours de laine, les ratin^s, les imitations d’astrakan et
de peaux de mouton, les piques et les damasses ont retenu souvent devant
nos vitrines le monde Elegant aussi bien que le monde des affaires.
Les qualites moyennes, seules, ont trouv£ des articles similaires en Al-
lemagne et en Autriche. L’absence de prix sur les produits etrangers ne
nous a pas permis de juger surement les conditions relatives des differentes
fabrications. Nous devons dire, neanmoins, que nos concurrents nous ont
paru traiter la plupart de leurs articles en laine cardee en fabricants expe-
rimentes et ayant une connaissance exacte de la matiere employee.
Cette observation peut s’appliquer ala Belgique, qui nous a emprunte
la fabrication de nos tartanelles et de nos flanelles-manteaux, et qui, cer-
tainement, a reduit, de ce cot£, le chiffre de nos ventes ä ses nationaux.
Elle s’appliquerait mieux encore a l’Angleterre dont les chäles,les couver-
tures et certains articles ^cossais restent pour nous des modeles que nous
n’avons point encore depass^s.
Elle peut s’adresser enfin a la bonneterie ordinaire exposee par l’Alle-
magne et l’Autriche, ainsi qu’a la bonneterie commune de la Belgique, les
produits de luxe de Paris etant restes, dans ce genre de tissus comme
dans toutes nos belles confections, hors des atteintes de la concurrence
etrangere.
Les draps Ingers de Beims ont ete l’objet de l’examen le plus attentif,
non-seulement des Prangers, mais de nos compatriotes eux-memes. Pour
qui sait les transactions auxquelles donne Heu cette fabrication si simple
en apparence, il n’y a point a s’^tonner '.
11 en a 4t6 de merne pour nos articles bon marche, et nous avons vu
bien souvent toucher ces manteaux a 9 5 Centimes et ces flanelles pour
chemises a 1 franc le metre, dont le prix semblait rester une enigme et
provoquer l’incredulite.
On a dit quelquefois que la France ne savait faire acceptcr a l’expor-
tation que ses articles les plus beaux et les plus chers, et que la seule-
ment etait notre v^ritable superiorite.
Nous avons entendu des esprits distingues soutenir cette these et en
1 La section dont nous faisions partie n’a dite. Cette industrie sera 1’objet d’un rapport
point en ä s’occuper de la draperie proprement special.