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LA1NES. 149
II nous resle a dire quelques mots des tapis et tapisseries qui etaient
cornpi'is dans le 5° groupe.
Les tapisseries d’Aubusson ont ete representees ä Vienne, d’une fajon
vraiment inerveilleuse. Les industriels qui soutiennent a grands frais la
reputation de cette fabricalion si renommöe se sont surpasses dans l’ex-
hibition de produits incomparables. Les tapisseries exposees auraient pu
rejoindre a l’Exposition des Beaux-Arts les produits des Gobelins et de
Beauvais. Plac^es au milieu de notre production manufacturiere, elles
n’en ont dte que plus admirees; rien n’a pu leur 4tre oppose.
Si nous avons regne sans conteste dans le domaine elevd de l’art, nous
avons rencontre de vigoureux et intelligents adversaires dans la fabrication
des tapis de pied en haute laine, en moquette, en chenille, en jaspö,
feutre, etc, etc., et nous sommes plus d’une fois descendus au second
rang.
Tont a ete dit sur les tapis de l’Orient. Les tapis de Finde, de la
Perse et de la Turquie sont aujourd’hui, en quelque sorte, ce qu’ils ont
toujours 6te. Ils ont les meines qualites, la memo epaisseur, les niemes
coloris, les meines dessins; ils sont encore fabriqu& par les meines
nioyens, c’est-a-dire avec une main-d’ceuvre exceptionnelle et par des
procedes qui n’ont rien de manufacturier; ils plaisent aux uns parce que
leurs nuances manquent en general de vivacite, deplaisent aux autres
pour lameme raison, et constituent,ensomme, une fabrication toute parti-
culiere, incontestablement superieure ä la notre, mais qui, teile qu’elle
se comporte, ne peut sortir du pays oii eile trouve des ressources de
patience et de salaires infimes que nous n’avons point a envier.
Autrement est interessante pour nous, au point de vue manufacturier,
la fabrication anglaise des moquettes a chafnes imprimees, des moquettes
a grils tissdes mecaniquement, des cbenilles, feutres imprim4s, etc. etc.
Nous sommes certainement inferieurs aux Anglais pour ce genre de tissus,
et, sans les dix pour cent qui nous protegent, nous verrions notre marche
envahi par des arlicles que notre consommation trop restreinte nous em-
p^che de produire avec avantage.
L’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Etats-Unis, sont a peu pres
dans les m4mes conditions que nous. Ils reconnaissent, ä leur tour, en ce
qui concerne les articles que nous venons de citer, leur infdrioritd vis-a-
vis de l’Angleterre. Cbacun de ces pays, neanmoins, a tenu a temoigner
de ses progres. Les expositions de FAllemagne et de l’Autriche ont 4t4
fort belles et fort remarqudes.
Au milieu de toutes les varieles exposees, les tapis baute laine de
Nirnes nous ont ramenes, quant ä cette sp^cialitd du moins, au premier