EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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methode de regeneration, appliquee par M. Schaffner a l’usine d’Aussig,
livre annuellement au commerce pres de 5oo,ooo kilogrammes de soufre
en canons.
Hyposulfite de soude. — La production de ce sei est intimement Lee a
la fabrication de la soude. Aujourd’hui la plus grande partie se tire des
residus de celte fabrication. Ainsi, on emploie les liquides provenant de
1’oxydation des charrees riches en hyposulfite de cbaux, que Ton melange
avec du sei de Glauber, et l’hyposulfite de soude forme cristallise, apres
Separation du depöt de sulfate de chaux et concentration convenable des
dissolutions.
Des causes de dtperdition du sodium dans la fabrication de la soude pnr le pro-
cede Leblanc. — D’apres les recherches de M. Scheurer-Kestner sur le mode
de formation de la soude brüte et sur la composilion des marcs de soude,
la majeure partie des pertes de sodium eprouvees pendant la fabrication
doit etre attribuee 5 lapresence de la cbaux, laquelle, en s’hydratant, re-
tient une partie de la soude a l’etat insoluble, ou, du moins, difficile a en-
lever par les lavages ordinaires. Des lors, plus on a employe de calcaire
en exces dans le melange Leblanc, plus les rdsidus renferment de so
dium insoluble. Mais, d’autre part, on sait qu’un exc^s de calcaire est
n^cessaire pour fournir, a la fln de l’operation, les gaz qui doivent rendre
poreuse la soude brüte; d’ou resulte cette consequence pratique, que le
melange, qui peut donner le meilleur rendement en sels solubles, est
celui qui, ayant ete cbauffe au point de provoquer un fort degagement
d’oxyde de carbone au moment oü Ton retire la soude du four, renferme
le moindre exces de calcaire.
Importance de la production des sels de soude. — En prcnant la quanlile
de sei decompos^ comme la mesure la plus simple de l’importance de la
fabrication de la soude, et, on pourrait ajouter, comme la plus exncte du
progres chimique, on constate un accroissement considerable dans la pro
duction en France, depuis 1867. A cette epoque, en effet, nos fabriques
ddcomposaient ä peine 100,000 tonnes de sei. En 1869, la decom-
position atteignait 111,000 tonnes, et aujourd’hui eile depasserait
125,000 tonnes, s’il ne fallait malheureusement defalquer de ce nombre
le chiffre de 10,000 a 12,000 tonnes environ employees par nos anciens
territoires d’Alsace-Lorraine. Le chiffre ree!, pour le dernier exercice de
1872, est 115,781 tonnes. En Angleterrc, la decomposition du sei
s’eleve a un nombre triple de celui de la France, et, dans le reste de
l’Europe, a i2Ö,ooo tonnes environ.