EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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nierc de certaines sommites de l’art industriel, dont nous n’avons pas
besoin de lire la signalure pour reconnaitre ies ceuvres.
Lette exposition nous offre aussi de fort beaux plais en 4maux cloi-
sonnes. La encore nous reconnaissons la meme origine. Ces ouvrages ex-
ceptionnels sont trop eloquents pour ne pas nous la dire eux-memes. Mais
nous ne saurions blamer nos voisins d’agir ainsi, et nous devons nous
rappeier que, pour introduire en France le gout des beaux-arts, Fran
cois I er n’a pas hesite a y attirer les orfevres llorentins. L’art n’a pas de
patrie. Tant mieux si nous jouissons aujourd’hui de l’heureux privilege
de pouvoir aider ä repandre ses bienfaits sur le monde entier. Ce n’est
pas a nous de nous en plaindre.
Le caractere de la bijouterie allemande est essentiellement commercial.
(Test une fabrication dont les produits sont destines presque tous a l’ex-
portation; nous n’aurons donc a lui demander rien de ce que peut enfanter
le gout epure par l’art.
Trente-neuf industriels representaient la fabrique de Hanau. Tous les
bijoux qu’ils exposent sont en or a \k carats ou 58o milliemes. La fabri
cation est bonne; la couleur, mate en general, est extremement belle; le
serti presque toujours soigne. Mais, contrairement au caractere d’autres
nations, chez lescpielles tous les produits different entre eux par le gout
et par la tournure, oii chacun a son cachet personnel, il semble ici que
tous ces bijoux sortent du meme atelier et de la meme main. Cette uni-
formite est trop frappante pour que nous ne la signalions pas.
Nous dirons presque la meme chose de la fabrique de Pforzheim. Qua-
rante-deux maisons avaient exposii. La fabrication est en general soigmie,
le poli est bon et la couleur excellente. Nos fabricants de produits simi-
laires en France seraient bien surpris, s’ils pouvaient juger par eux-
memes des progres que font chaque jour les bijoutiers allemands, et cela
leur donnerait peut-etre a reflechir. Comme a Hanau, tous les modeles se
ressemblent, et l’or employe est a bas titre.
Mernes observations pour la bijouterie qui vient de la Silesie. Cepen-
dant Breslau avait envoye de l’orfevrerie qui nous a paru de beaucoup
superieure a la bijouterie de meme provenance. Nous y avons vu de fort
jolies choses, a la crealion eta l’execution desquelles ont du concourir de
veritables artistes. 11 y avait des pieces capitales, dignes d’etre remarqu^es,
et nous sommes etonnes que les bijoutiers ne s’inspirent pas davanlage de
l’exemple de leurs camarades les orfevres.
Kepeterons-nous, a propos de l’exposilion faite par Stuttgard, ce que
nous avons deja dit des trois qui precedent, en faisant toutefois une re-