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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
auteurs de ces rapports ont mentionnd celui qui est du ä M. Merle et qm
est connu sous le nom de methode des eaux d 28 degres. Nous le r^su-
merons en ces termes: Les eaux scjournent sur les tables salantes jusqu’ä
ce qu’elles aient acquis une concentration de 28 degres Baume. Elles sont
alors emmagasindes, pendant la saison saliniere, dans de vastes reservoirs.
De la on les fait passer dans des appareils Carre, ou eiles sont soumises ä
un froid de — 18 degres. A cette temperature, eiles laissent deposer du
sulfate de soude forme par double decomposition entre le sulfate de ma-
gn^sie et le cblorure de sodium. Des appareils Carre elles passent dans
des chaudieres ou on les concentre, au moyen du combustible, jusqu’ä ce
qu’elles marquent 36 degres Baume. Pendant cette concentration, elles
laissent deposer du sei marin d’une extreme legerete. Au sortir des chau
dieres, on les laisse refroidir; elles deposent alors du cblorure double de
potassium et de magn6sium. Ce sei, soumis ä un lavage ä l’eau froide, se
dedouble en chlorure de magn^sium qui se dissout et en cblorure de po
tassium qui reste a Fetat solide et que Fon debarrasse par le turbinage de
l’eau mere interposee.
Cette methode olfrait un double avantage. La matiere premiere, l’eau
a 28 degres, abonde dans tous les salins. En outre, gräcea l’emploi de la
macbine refrigerante Carre, le travail 6tait a la fois regulier et productif,
car, a la hasse temperature ou Fon operait, et gräce a la presence d’un exces
de sei marin, on parvenait a separer la presque totalite du sulfate de soude
qui pouvait se former. A la verite, la concentration en chaudiere consom-
mait une quantite considerable de combustible, mais ces frais 6taient plus
que compenses par la valeur des produits. II y a une dizaine d’annees, le
prix du chlorure de potassium atteignait 60 francs par 100 kilogrammes:
Findustrie des eaux meres s’exergnit alors dans des conditions avantageuses.
La decouverte des gisements de Stassfurta faillila ruiner a jarnais, en fai-
sant tomber brusquement le prix du cblorure de potassium a 25 francs.
Mais les createurs de cette industrie ne se sont pas decourages. Redoublant
d’efforts, ils sont parvenus a soutenir la concurrence en introduisant dans
les anciens procedes divers perfectionnements qu’il nous reste a faire con-
nailre.
Procedede Giraud. — Depuis quelques annees on emploie, dans le salin de
Girand, en Camargue, un procede nouveau, combinaison beureuse des
anciennes methodes de M. ßalard et du procede de M. H. Merle. A ce der-
nier il a emprunte le principe de la refrig6ration artiticielle; aux an
ciennes pratiques, celui de Fevaporation spontanee jusqu’a une concentra-
lion de 35 degres. Voici donc comment M. Merle procede aujourd’hui a