BOIS OUVRES. 425
lies qui cornposent leur ensemble, a Fagencemenl de ses nioulures, qui,
simples ou decorees, ne se laissent jamais cnvaliir ou deborder par les
sculptures et les ornements qu’elles encadrent de leurs lignes harmonieuses,
si bienque, quelles que soientla richesse etl’abondance de ces ornemenls,
ces meubles n’en conservent pas moins une apparence de simplicite qui
tourne au profit de celte ricbesse tneme. C’est lä Je point saillant, le hon
jroüt, si Fon veut, qui distingue d’une moniere si particuliere le rneuble
francais de tous les autres.
La France avait contre eile, ä FExposition de Vienne, toutes les cir-
constances les plus defavorables. Elle se presentaitau jugementde lEurope
au sortir des plus terribles epreuves qui puissent frapper un peu[de dans
les sources meines de sa vie; une guerre desastreuse et une revolulion
plus formidable encore avaient amene dans Findustrie un temps d’arret
dont il etait dillicile de prevoir la duree. De plus, la distance considerable
du siege de Fexposition, la certitude de n’y trouver qu’un marche restreint
et a peine la remuncration des frais de cette lointaine expedition, la pen-
see que le temps manquait pour soutenir par une quantite süffisante
d’ceuvres nouvelles leur ancienne reputation, tout etait de nature a decou-
rager nos industriels, a reduire le nombre des exposants, a diminuer la
richesse, la valeur et l’eclat de notre exposition. Ajoutons a toutes ces cir-
constances facheuses une difficulte qui les aggravait singulierement: 1 es-
pace restreint qui nous etait assigne et qui non-seulement nuisait a la
bonnc harmonie des mstallations, niais ne sußisait pas inatenellement
pour placer, inenie en les entassant outre mesure, nos produits les [>lus
remarquables.
C’est dans ces conditions que la France exposait et quelle a reussi a
maintenir son rang. La varitUe des produits exposes, la surete, le nouveau
de son gout, Fintelligence de ses applications aux choses de l’art et de
Findustrie la maintenaient quand meme a la tele des nations civilisdes.
Ses malheurs et jusqu’ä ses r^volutions semblaienl l’avoir vivifnie au Heu
de Favoir ^nervee; si bien qu’en la regardant on etait conduit 4 se de-
mander si ce n’etait pas grace ä la mobilite de son esprit, ä Fenergie de
son caractere qu’elle dcvait d’echapper ainsi a la vieillesse et a la decre-
pitude.
Les bois ouvres etaient representes au catalogue dans la section fran-
^aisc, FAIgerie et la Cochinchine, par les produits de cinquante-cinq
exposants, qui se trouvkent reduits a trente-huit lors de Fexamen du Jury.
En eilet, huit exposants ont fait defaut, onze ont ete jugds dans d’autres
groupes et un s’etait mis hors de concours.
Par contre, les noms de trois exposants nianquaient au catalogue, et