INDUSTRIE DU PAPIER.
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On prepare a l’huile le papicr le plus grossier, mais d’une solide con-
texture, et Ton obtient un produit analogue a la toile cirde pour enve-
lopper les objets qui doivent traverser les mers. On en fait aussi des blouses
et des manteaux impermeables. Ainsi preparees, deux doubles feuilles col-
lees ensemble et decorees de dessins avec fond de couleur fournissent des
tapis de table et meine de pied d’une grande duree.
Certains de ces papiers, colles en plusieurs doubles et pr^par^s a l’huile
et a la teinture, produisent une espece d’etoffe qui ressemble a du caout-
chouc, et qui sert a confectionner des blagues A tabac, des sacs, des
porte-monnaie et des portefeuilles d’un long usage.
Ce papier, traite d’une autre fagon, imite le maroquin, le chagrin, la
peau de taupe; on l’emploie a fabriquer les meines objets, mais plus
beaux et d’un prix plus 41eve.
Comme en Europe, les Japonais se servent du papier pour faire toutes
sortes de cartonnages et des boites de diverses dimensions. Ajoutons enfin
des potiches, descoffrets, etc., qui, recouverts de vernis japonais, imitent
les meubles de laque; des ombrelles, des parapluies, des tentures et
meine des cloisons d’appartement; des lanternes, des paravents, des ri-
deaux, elc.
Les malieres premieres employees dans la fabrication du papier au
Japou sont les suivantes :
L’ecorce du Broussonetia papyrifern, minder a papier, en japonais Ka-
mino-lci;
L’ecorce du Daphne papyrifera, arbrisseau designe, en japonais, sous le
nom de Müsou-mala;
Le Passerina ganipi;
Enfin l’ecorce du saule, qui donne un papier solide, mais cornmun.
Le gampi fournit un papier plus Gn que le mitsou-mata, et ce dernier
un papier plus Gn que le kamino-ki, qui est employe principalement pour
des papiers qui doivent presenter une grande resistance.
Les moyens de production sont des plus primitifs; les Japonais fabriquent
le papier absolument sans Elements mdcaniques d’aucune Sorte. L’ecorce
des arbres ou arbrisseaux dont nous avons parl^ est bouillie, puis passte
a l’eau a plusieurs reprises, afm d’etre depouill^e de son epiderrne et
attendrie sulfisamment. Elle est ensuite broyde a bras par de simples bat-
tages, et, quand la päte est assez tenue, on l'ait le papier en puisant lapäte
dans un baquet avec une forme oii le barnbou, tisse de maniere a imiter
une toile Gligranee, remplace la toile de laiton de nos formes pour le
papier a la cuve. La feuille egoultee est couchee sur une planctie, et non
sur un feutre, et ensuite sechee a l’air.