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INDUSTRIE DU PAPIER.
Toutefois, les papiers de Chine sont bien loin davoir les (ihres longues
et tenaces comme ceux du Japon. Cela provient peut-etre de ce que les
fabricants chinois font sejourner la pate dans des fosses de macfration.
Cette Operation, tout en donnant au papier un aspect plus soyeux et plus
fondu, lui retire certainement de la solidite et contribue ä le rendre plus
cassant. Nous en avons aussi remarque qui etaient excessivement charges
de chinaclay.
La Perse n’a pas expose de papiers et n’en fabrique pas. Elle s’est bornee
a nous montrer, dans une vitrine, d’antiques et precieux manuscrits cbal-
d^ens. II est peut-etre permis den inferer que l’industrie de la papeterie
a ete jadis pratiquee dans l’Iran. Le schall a-t-il empörte de sa peregiina-
tion k travers l’Europe l’idee de fonder une papeterie a Teheran? Souliai-
lons-le dans l’interet de la civilisation.
Au surplus, la Turquie ne possede pas non plus de labrique de papier.
Elle a expose pourtant des papiers prepares ii l’albumine, qui servent pour
les manuscrits, et des papiers pour les ecoles, a\ant recu un enduit qui
permet d’effacer les caracteres et d’4crire plusieurs fois, sinon mdefini-
ment, sur la meine feuille. Voila a quoi se borne 1 Industrie papetieie dans
Tempire ottoman.
L’Egypte est plus avancee dans la voie du progres. Le vice-roi a fait
etablir ä ses frais, au Caire, une fabrique de papiers qui a expose des
specimens de sa production, papiers blancs, azures et bulles.
Tous ces produits etaient encore dune fabrication tres-impailaite. 11s
avaient cependant, en general, une grande solidite et un bon collage. II
y en avait qui etaient fails au moyen de plantes papyriferes.
Queis sont les ölements de vitalit6 d’un tel etablissement en Egypte? II
nous a cHe impossible d’avoir des renseignements precis a cet egard.
L’exposition egyptienne contenait aussi des papiers pour ecoliers, en-
duits de la meine fayon que ceux qui figuraient dans la section turque.
La Grece ne possede pas de papeterie et n’a rien expos6 en lait de pa
piers. Souhaitons que le royaume hellenique, qui vient de donner le nein
de Didot a une rue de sa capitale, tiendra a honneur de reparer cette
lacune hien regrettahle chez un peuple sympathique qui aspire a renouer
les traditions d’un glorieux passe intellectuel.
En examinant la papeterie en Orient, notamment en Chine et au Japon,
je n’ai eu ä faire, par la force des choses, qu’une etude d’ethnographie
industrielle. En arrivant aux nations de I Occident, il me sera possible de
m’en occuper au poinl de vue pratique et de presenter des elQnents de