INDUSTRIE DU PARIER.
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etaient pourvues d’une nouvelle matiere premiere abondantc et £cono-
mique.
La papeterie anglaise est florissanle. Parmi les diverses causes aux-
queiles eile doit sa prosperite, il en est une qui me parait dominante,
c’est la prodigieuse elasticite de son commerce d’exportation.
Je ne m’arreterai pas ä la Belgique, dont la spliere d’action est restreinte
et qui, du reste, n’^tait pas repr^sent^e a Vienne.
En ce qui concerne l’Autriche, j’ai pu constater quelle possede une
puissance papeti&re bien outillee, produisant beaucoup et bien, et avec
laquelle nous devons compter desormais, surtout au pnint de vue de l’ex-
portation, et en particulier de celle du Levant.
La papeterie allemande est egalement bien outillee; eile a pris un tres-
grand developpement, et, par son importance meme, eile est pouss^e a
ehercher des debouch^s a l’etranger en marchant sur nos brisees. La race
germanique, essentiellement ^migrante, va dans tous les pays du monde
creer des comptoirs qui se multiplient chaque annee, et ces comptoirs sont
naturellement disposes a demander a leur pays d’origine les produits dont
ils ont besoin pour alimenter leur vente. On est donc fondd a dirc qu’il
y a lä un danger tres-serieux pour l’industrie franfaise tout entiere, et
pour la papeterie en particulier, car notre papeterie et celle d’Allemagne
produisent des sortes similaires.
L’Italie, qui nous achetait beaucoup, voit s’(5lever des papeteries dans la
plupart de ses provinces, et eile tend de plus en plus a satisfaire ses besoins
int^rieurs.
La Russie est egalement en notable progres.
Voyons maintenant quelle est la position de la papeterie francaise.
La consommation int^rieure est considerable en France. Elle reste
presque tout entiere a l’industrie nationale; mais — par suite de la ne-
cessitd de fabriquer & bon marche et du developpement que la Science
moderne a donne ä la production — eile ne suflit plus pour absorber
tous les papiers produits dans nos usines.
11 importe donc que la papeterie francaise veille avec soin a son cxpor-
tation, et quelle multiplie ses efforts pour ne pas se laisser deborder j»ar
ses rivales, dont la production, ainsi que je l’ai dit tout a l’beure, depasse
egalement les limites des demandes de leurs propres march^s.
Nos papiers sont bons et appr^cies; mais nous devons ndanmoins, tout
en restant dans des conditions de prix mod^res, nous appliquer non-seu-
lement a en maintenir, mais encore a en ameliorer et la qualit^ et la
beaute. C’est ä ces conditions seulement que nous verrons se maintenir et
peut-etro meme s’ameliorcr la position de la papeterie francaise sur los
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