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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
graphie a vu s’ötendre a l’infini le champ de ses applications, et les pro-
gres realises depuis quelques annees out du vivement frapper les visiteurs
de l’Exposition de Vienne.
En 1867, la presse mecanique lithographique commencait ä peine ä
donner, pour le tirage en noir, des resultats satisfaisanls; en 1873, nous
la trouvons employee avec succes pour des impressions soignees en cou-
leur, avec une grande dconomie de temps et de main-d’oeuvre.
La lithographie, d’ailleurs, se prete aux emplois les plus divers. Pour
Lien des ceuvres d’art, le crayon lithographique offre ä l’arlisle des avan-
tagesque rien ne remplace; et, si l’epreuve lithographique ne produil pas,
au milieu d’un volume, des effets aussi heureux quc la gravure sur cuivre
ou sur bois, ses qualites reprennent (oute leur valeur des qu’il s’agit de
planches isolees ou d’un album.
L’autographie, susceptilile des applications les plus elevees, pennet
au dessinateur de conserver ii une ceuvre toute son originalit«?, sans
menie l’astreindre a l’emploi de procedes qui ne lui soient pas faini-
liers.
La gravure sur pierre, aidee du talent des ecrivains, rend la litho
graphie eminemment propre aux travaux de Science ou d’industrie les
plus abstraits, en meme temps quelle satisfait a tous les hesoins du com
merce.
La paniconographie, en transformant avec la plus grande iacilite les
dessins sur pierre en une planche en relief, pouvant etre tir6e par la
presse typographique, vient encore agrandir le champ des Services que
rend ii Eartiste le crayon ou la plume.
Lnfin la photographie, dont les cliches peuvent etre aujourd’hui trans-
formes, d’unc maniere industrielle, en planches h tirer ii lenere grasse,
rend souvenl inutile, surtout pour les reproductions, l’intervention meine
du dessinateur.
La Chromolithographie avait montre, des 18 G7, ce qu’elle pouvait
donner a la presse a bras. On se souvient des beaux ouvrages de
Curmer, oü d’anciennes miniatures etaient reproduites a la pierre, sans
aucune retouche, et avec la plus grande perfection. Aujourd’hui nous
la voyons peut-etre, avec moins de perfection, mais, dans tous les cas,
avec des qualites incontestables, creer, gräce a la presse mecanique,
toute une industrie qui a pris dans le monde entier un essor extraordi-
naire; nous voulons parier des reproductions d’aquarelles et de pein-
tures A l’huile, qui sont devenues vraiment populaires et commencent ä
presenter des chiffres d’affaires enormes. Si beaucoup de ces reproduc
tions ne meritent le nom d’ceuvres d’art ni par le choix du sujet, ni par