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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
M. L emercier reussit d’une fafon toute speciale le tirage des aulo-
graphies. Le cours de dessin publie par la maison Goupil, a l’aide de ce
procede, est une onivre des plus dislinguees. Ce succes n’est pas du seu-
lement aux soins des ouvriers, il provient de la qualite du papier que
M. Lernender fournit aux artistes; ce papier convient tout specialement au
report sur pierre du dessin original, et il n’exige qu’une tres-legere re-
touche.
Quant a la Chromolithographie, on peut dire que le nom de M. Lemer-
cier est mele a la plupart des grandes publications faites dans ce genre
depuis quelques annees. C’est de ses presses que sont sorties les beiles re-
productions de M. Curmer; c’est chez lui qu’ont ete tires l’Ornementpoly
chrome de Racinet; le Concile, qui contient, entre autres planches, un
portrait du pape qui est un chef-d’ceuvre de modele; l’Ornement russe et
l’Art arabe de MM. Morel. A la machine, M. Lemercier a ohtenu de tres-
bons resultats, dont nous voyons entre autres des specimens dans les livres
edites par la maison Hachelte. Il vient d’entreprendre une ceuvre impor
tante periodique, le Musee des Deux Mondes, edite par M. Bachelin-Dello-
renne, qui renferme des aquarelles et des imitations de peintures a l’huile,
dont quelques-unes sont tout ä fait remarquables.
jNous avons dit que M. Lemercier ne neglige aucun des progres nou-
vcaux. Depuis longtemps il applique le procede Poitevin; il a acquis re-
cemment les brevets d’Albert, de Munich, qui ne turderont pas ä donner
entre ses mains les meines resultats qu’en Allemagne.
A cöte de MM. Lemercier et C 1P , il convient de citer, pour la perfection
de ses tirages en Chromolithographie, M. Hangard-Mauge, qui expose
des eprcuves remarquables; son triptyque de Vau Dyck, grande compo-
sition eminemment arlislique, est accompagne d’ceuvres plus modestes,
mais tout aussi soignees et dignes de grands eloges.
Plusieurs maisons s’occupent a la fois de l’oleographie et des travaux
industriels qui peuvenl etre produits par les memes procedes. M. Dupuy
et MM. Testu et Massin, dejä recompenses en 1867, ont donne depuis lors
a leur industrie un enorme developpement. L’un et l’autre ont ettS r^corn-
penses, ä Vienne, par la medaille de gout, qui, pour la brauche speciale
4 laquelle ils consacrent leur activite, a une signification et une impor-
tance speciales. 11 s’agil, en effet, pour cux de savoir chercher des pein-
lures agreables, dues a des Immunes connus, sc pretant a la reproduction
par la Chromolithographie; de les faire rnettre sur pierre par des artistes
habiles, et, malgre les frais de l’impression, qui exige souvent, sans compter
ni la pierre qui donne le grain dela toile, ni le Vernissage, dix a vingt ti
rages differents, d’arriver, grace a un Enorme debit, a des prix Ires-reduils,