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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
douce; son role dans l’illustration des livres augmente chaque jour. Nous
l’avons vue employee pour Tceuvre de M. Bida et pour orner les volumes
de M. Marne. La Gazette des Beavx-Arts Iui fait de frdquents appels, et
M. Jouaust et M. Lemerre viennent Tun et l’autre emprunter son concours
pour completer quelques-uns de leurs plus jolis volumes.
Ce rdveil de l’art de Rembrandt, qui, sans 4tre limite ä la France, y a
cependant un dclat plus grand que partout ailleurs, est puissamment en-
courage par une Societe dite des aquafortistes, qui comprend dans son sein
des ho nun es aussi devoues que distingues. Elle doit, enfin, beaucoup ;i
l’activitd perseverante d’un editeur de merite, M. Cadart, qui a su grouper
et faire aboutir tous ces efforts, et que nous avons regrette de ne pas
trouver ä Vienne.
En cc qui nous touebe particulierement, c’esl-a-dire au point de vue
du tirage desgravures, l’exposition frangaise l’emporlait d’une fa^on in-
contestable snr celle des autres pays. Aucune autre nation n’a fourni un
ensemble comparable ä celui qu’offrait l’exposition de M. Chardon, im-
primeur en taille-douce a Paris, et charge des tirages de la Societefran-
gaise de gravure. Tous les genres, burin, eau-forte, maniere noire, sont
traites chez lui d’une fatjon qui delie toute concurrence. Aussi le Jury n’a-
t-il pas hesite a deerrner ä M. Chardon la mddaille de progres. M. Char
don avait joint aux epreuves imprim^es sur ses presses, non-seulement
pour les dditeurs framjais, mais aussi pour les plus grandes maisons de
l’Angleterre et de rAllemagne, quelques-unes des helles planches de la
chalcographie du Louvre, dont il dirige les impressions.
M. Salmon ne figurait pas au catalogue; nous ne saurions toiUefois
passer sous silence la pari cju’il a prise a 1’oeuvre la plus conside-
rable de l’Exposition. C’est lui, nous l’avons dit dejä, qui a dte charge,
par la maison Hachette, du lirage des eaux-fortes de M. Bida pour les
Evangiles, ainsi que de celui des ornemenls en taille-douce qui accom-
pagnent le texte typographique de ce splendide ouvrage.
M. Goupil, dont l’exposition, en i86y, avait <5te si remarquee, n’avait
pas envoy4, du moins dans cette section, de produits ii l’Exposition. Mais
M. Dusacq, editeur d’estampes a Paris, dont le catalogue est riche en
oeuvres d’une reelle valeur artistique, repr*$sentait dignement la Erance au
point de vue de l’edition.
En Allemagne, il faut citer, parmi les principaux imprimeurs ou edi-
teurs de gravures, M. Schulgen, a Düsseldorf; M. Seeman , ä Leipzig;
M. Luderitz, a Berlin; en Autriche, M. Kargl et M. Koeser, tous deu\ a
Vienne, et enfin ITmprimerie imperiale. En Suisse, on ne saurait passer
sous silence la production de MM. Benziger, de Einsiedeln, pour les