k EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Mais, si les produits onl peu varie, ce qui est en quelque sorte imposc
au fabricant par la nature des elements qu il cmploie et le but qu il doit
atteindre, il n’en est pas de meine des procedes de fabrication. Le prix
croissant de la main-d’oeuvre, l’augmentation considerable de la valeur du
combustible, ont necessairement conduit ä perfectionner et a accelerer le
mode de travail des pates ceramiques et a aineliorer les methodes de cuis-
son. Les tours mecaniques sont depuis longtemps en usage dans les fa-
briques de faience üne; mais, dans toutes les fabriques de porcelaine, il
y a peu de temps qu’on se servait encore presque exclusivement du tour ä
potier ordinaire. On avait tente, il y a quelques annees, a Limoges et a
Vierzon, d’introduire dans les ateliers les tours mecaniques pour la porce
laine; mais ces tentatives avaient echoue devant la rdsistance des ou-
vriers; on avait alors adapte au tour ordinaire une pedale qui facilitait
le travail, et qui avait fait donner par les ouvriers, ä l’appareil ainsi mo-
difie, le nom de tour velocipede; mais on n’avait pas ete plus lom. De
puis on a fait de nouveaux elforts, et MM. Hache et Pdpin-Lehalleur fils
avaient expose a Vienne des assiettes en porcelaine faites avec les ma-
chines de Faure. 11 y a eu egalement des efforls considerables tentes pour
construire des fours utilisant mieux la cbaleur qu’on ne le faisait ancien-
nement. Le four Hoffmann, pour la cuisson des briques et des poteries
analogues, peut etre eite comme un modele; mais, pour les poteries pro-
prement dites, les resultals ont 6te moins heureux, et jusqu’a present l’ap-
plication du chauffage au gaz (systeme Siemens) pour le four a faience a
du e^tre abandonne dans les usines oü l’on en avait fait l’essai. La ma-
nufacture royale de porcelaine de Berlin a appliqud le chauffage au gaz a
tous ses fours; et toutes les pieces de porcelaine quelle avait envoy^es a
Vienne avaient ete cuites au gaz. Nous reviendrons en detail sur ce re-
sultat interessant.
Enfin nous dirons que la fabrication des fai'ences decoratives continue
ä se developpcr a mesure qu’elles sont plus recherchees et plus estimees.
Nous insisterons d’autant plus volontiers sur ce sujet que la fa'iencerie
artistique framjaise a fait preuve d’une superiorite qui lui a ete in-
contestablement reconnue par tous les pays. 11 y a lä non-seulement des
progres importants accomplis au point de vue de l’art; mais, de plus, il
ne faut pas oublier que les procedes decoratifs, d’abord purement artis-
tiques, ne tardent pas souvent ä tomber dans le domaine de la pratique,
a se vulgariser et ä fournir a l’industrie de nouveaux elements de succes.
La decoration pate surpäte, sur porcelaine, de M. Robert, n’a-t-elle pas
donne, entre les mains de M. Pillivuyt et O, les resultats importants sur
Jesquels nous avons insistes dans notre rapport sur l’Exposition de Londres