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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
ont vivement excilE non-seulement l’attention des gens competents, mais
celle de tous les visiteurs.
L’extension croissante de la presse pEriodique et la necessite de satis—
faire aux exigences du public, qui veut avoir immediatement toutes les
nouvelles, ont produit une revolution ä peu pres complete dans la cons-
truction des presses destinees au tirage des journaux. Les expositions ante-
rieures avaient fait connaitre plusieurs types de machines construites pour
repondre a ces besoins; mais celles-ci demandaient encore une rnain-d’ceuvre
considerable. C’est ainsi que la machine exposEe par M. Marinoni ä l’Ex-
position de Londres, en 1872, et pouvant tirer a l’heure 18,000 exem-
plaires du format des grands journaux de Paris, necessitait l’intervention
de six margeurs. Les presses exposEes a Vienne donnent desormais, sans
ces auxiliaires, des resultats qui auraient Ete juges impossibles il y a quel
ques annees.
Depuis que l’emploi de la pate ä papier pour la fabrication des cliches
a permis de remplacer par des cylindres les tablcs planes ou marbres sur
lesqucls on plagait les formes, on a pu augmenter dans de grandes pro-
portions la vitesse du tirage. II ne restait plus qu’ä trouver les dispositions
les plus simples pour Economiser la main-d’oeuvre, et, dans le cas d’une
vitesse inusitee de tirage, celles necessaires pour operer la distribution
reguliere des feuilles au sortir de la machinc.
Ce dernier perfectionnement des presses rotatives a paru pour la pre-
miere fois a Vienne. C’est l’adjonction aux presses a grande vitesse d’un
mecanisme qui permet de tirer avec un papier continu, la machine de-
coupant les exemplaires et les dEgageant clle-meme, sans margeurs ni
receveurs.
Le premier constructeur de presses ä papier continu est l’Americain
Bullock, dont les machines sont encore tres-estimees aux Etats-Unis; car
il ne faut pas compter quelques essais anterieurs, qui n’avaient pu aboutir
ä des resultats vraiment pratiques. L’Anglelerre vit ensuite fabriquer a
Londres, pour le Times, la machine dite de Walter, due ä 1’ingEnieur Mac
Donald, et a Liverpool celle dite Victory. En Erance, oü pendant long-
temps les exigences du timbre ont ete un obstacle a toute combinaison
de ce genre, M. Marinoni et M. J. Derriey ont construit rEcemment deux
modeles adoptEs a Paris, le premier pour le tirage du journal la Libertd,
le second pour le Petit Moniteur. En Autriche, M. Sigl a construit une presse
employee par la Nouvelle Presse libre de Vienne, et qui se rapproche singu-
lierement de celle de M. Marinoni; la direction de cette feuille avait, comme
nous l’avons dit plus baut, Etabli, dans l’interieur meine de l’Exposition,
une imprimerie spEciale oü le public pouvait se rendre compte de toutes